Les Lieder de Schubert par Dietrich Fischer-Dieskau, c’est un peu comme les Cantates de Bach par Harnoncourt et Leonnard, les Symphonies de Beethoven par Furtwangler, ou les Quatuors de Chostakovitch par les Borodine : une somme, un monument, une vie. On assiste ici à la communion la plus parfaite entre un compositeur et un interprète.
Entre un compositeur et deux interprètes serions-nous tentés de dire, tant la complicité entre le pianiste Gerald Moore et Dietrich Fischer-Dieskau s’est transformée, au fil du temps, en une voix commune au service de l’émotion la plus profonde, la plus intime. Ce disque, enregistré en 1965, est donc une aubaine : on y retrouve la plupart des grandes mélodies de Schubert (La Truite, Le Roi des Aulnes, La Jeune Fille et la Mort, et aussi Auf dem Wasser zu singen, Der Wanderer, Nachtgesang, etc.) dans leur interprétation la plus idiomatique.