Culture

Hamid Faridi dit se réaliser dans l’émotion

© D.R

Hamid Faridi est un rêveur. Ses plus beaux moments de création sont faits de solitude. «Un créateur a besoin de solitude pour ressentir l’émotion et réussir à la transmettre par la suite», explique ce réalisateur. C’est en revendiquant constamment des moments de solitude, que ce cinéaste compte bientôt s’installer à Bouznika, une localité connue pour son calme et son air champêtre. Dans cette même station balnéaire située à mi-chemin entre Rabat et Casablanca, Hamid Faridi a écrit le scénario de son premier long- métrage : «Le vélo».
Il faut rappeler que ce film a reçu une subvention de deux millions trois cent mille dirhams lors de la dernière session du fonds d’aide au soutien cinématographique du Centre cinématographique marocain (CCM). Pour ce film, le réalisateur promet beaucoup d’émotion. «L’émotion est le véritable patrimoine d’un artiste». C’est cette même sensibilité, credo de Hamid Faridi qui permet, selon lui, de produire un film universel. «Mon souhait ce n’est pas de reproduire une réalité d’une manière crue, telle qu’on a l’habitude de la voir, mais plutôt de pousser au rêve et à l’évasion». Le réalisateur veut signifier par-là qu’un cinéaste n’est pas obligé de faire du misérabilisme pour traduire une certaine triste réalité. Cette opération est possible avec d’autres moyens et des outils cinématographiques. Contrairement à l’art du documentaire, le cinéma ne doit pas se contenter de ce qui existe. C’est bien là, selon Hamid Faridi, tout le secret du septième art.
«La créativité et la sensibilité» sont essentielles. Pour obtenir cette créativité qui pousse à réaliser des films d’évasions, des films de réflexion, une seule recette : «le travail». «Je ne suis pas de ceux qui se contentent du stricte minimum, pour évoluer il faut travailler dur, le don ne suffit pas», explique Hamid Faridi. Et d’ajouter : «ce besoin de créer qui m’habite se traduit par des horaires de travail impossibles». C’est en s’installant dans sa propre citadelle, son univers à lui avec ses propres règles et son rituel, que ce réalisateur s’éloigne du cercle des réalisateurs marocains.
Plusieurs cinéastes considérés comme étant les pionniers du septième art au Maroc ne le connaissent pas. Ils n’ont pour la plupart jamais eu l’occasion de le rencontrer et de partager avec lui des idées. C’est le cas de Daoud Oulad Sayed, le réalisateur de Tarfaya dont le nom de Hamid Faridi ne lui évoque rien. «A vrai dire, je ne connais pas ce réalisateur, je sais qu’il a participé au dernier Festival national du film à Tanger avec son court-métrage : «Histoire de bonnes femmes», mais je ne l’ai jamais rencontré», explique Daoud Oulad Sayed. Discret lorsqu’on sait que Hamid Faridi a déjà à son actif trois courts-métrages: «Larbi turbo», «40 sosies», «Histoire de bonnes femmes » et qu’il prépare le tournage au mois d’avril prochain de son premier long-métrage «Le vélo».
En fait, Hamid Farid aime travailler à l’écart. Et il en est conscient. «On me qualifie d’ours, car j’ai tendance à m’enfermer dans mon propre univers». La raison à cette claustration qu’il s’impose  trouve son explication dans son besoin de solitude. «Je tiens à préserver ma solitude pour rester sincère et ne pas être influencé par d’autres avis qui peuvent être toxiques». Pour l’anecdote, Hamid Faridi raconte que son long métrage «Le vélo» a atterri chez la commission du fonds d’aide dans sa version originale. «Personne n’a lu le scénario, la commission et moi-même sont les seuls à connaître le contenu du scénario».
Lauréat du troisième cycle de l’institut de journalisme de Rabat, Hamid Faridi affûte ses armes dans la publicité en intégrant plusieurs agences d’événementiel avant de fonder sa propre boîte de production : «Diapason». Aujourd’hui, l’inquiétude de Hamid Faridi, ne pas pouvoir transmettre la sensibilité ressentie à l’écriture du scénario sur le plan technique. «Mon souhait c’est de réussir à bien transmettre cette émotion dans la réalisation».

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