Culture

Hanane Belhoussine : «J’ai besoin de beaucoup d’attention»

© D.R

ALM : Parlez-nous de Hanane Belhoussine la jeune actrice talentueuse.
Hanane Belhoussine : Je suis avant tout une comédienne passionnée. Je suis montée sur la planche et pour la première fois lors de ma première année à l’université sous la direction du metteur en scène Abderrazzak Zitouny. Nous montions des spectacles de poésie et des textes classiques. Ça a été une révélation pour moi et depuis je suis tombée amoureuse de cet univers magique.

Vous tournez dans la première telenovela marocaine, quelle expérience en tirez-vous?
En effet, les Marocains peuvent me voir jouer dans une telenovela nationale. J’y interprète l’un des premiers rôles, celui de «Rania». Une femme qui n’a aucune compétence à part ses charmes. C’est pour moi une belle expérience qui m’a permis par ailleurs de rencontrer plusieurs réalisateurs marocains.

Comment est née en vous cette vocation pour le métier d’actrice?
Le théâtre, mes lectures, mes rencontres avec des artistes différents, les films et les actrices icônes qui m’ont hypnotisée, le bonheur de partager des moments de plaisir qu’on a après un bon spectacle ou un bon film. Tout cela a grandement contribué à nourrir ma vocation pour ce métier. Tout simplement parce que je participe à nourrir tous ces fragments de vies ou de personnes que j’ai incarnés. Je dis bien personnes et pas personnages, car tout est natif de la réalité. C’est une exploration. Je ne m’identifie pas à mes personnages, mais ils m’accompagnent et ils m’éclairent sur moi-même. Enfin, ce parfait auquel on aspire et qui est l’essence pour éterniser des leçons de la vie.

Parlez-nous de vos différentes expériences artistiques.
J’ai participé à des formations de théâtre et de danse contemporaine. «Avec votre permission M» (en allusion à Molière) était la première pièce de théâtre qui m’a ouvert l’univers de la comédie. Présentée au Festival international du théâtre universitaire d’Agadir (FITUA) et au Festival international du théâtre universitaire de Casablanca (FITUC), cette pièce m’a permis de décrocher le premier prix d’interprétation féminine et de m’envoler au festival d’Avignon en juillet 2000 pour m’imprégner encore plus de ce métier qui allait devenir le mien. Après, place à l’échange avec d’autres troupes universitaires étrangères avec notamment la pièce «Habibi à deux heures d’ici». Par la suite, j’ai travaillé avec d’autres metteurs en scène, mais le chemin que j’ai commencé à me frayer était miné d’obstacles. Le manque de moyens pour la création m’a poussée à adopter un autre domaine, celui de la littérature enfantine. En somme, j’ai travaillé dans le réseau des Instituts français au Maroc environ 6 ans entre Agadir et Rabat. En parallèle, j’ai rencontré le metteur en scène Mohamed El Hor, lauréat de l’ISADAC, avec lequel j’ai réalisé la scénographie du «Bacha Hammou».

Vous êtes également une femme de caractère. Pouvez-vous nous en parler?
Qui vous a dit que j’étais une femme de caractère? Stefan Zweig a dit que «C’est toujours la passion qui dévoile à une femme son caractère, c’est toujours dans l’amour et dans la douleur qu’elle atteint sa véritable mesure», et j’y crois. Je dirais donc que je suis, plutôt, une femme qui est très simple, naturelle, mais sélective et timide. Je ressens beaucoup les énergies des autres. Cependant, des fois ça illumine ma vie et des fois ça assombrit ma vue. Je suis éclectique, mais j’analyse les détails, pour moi ce sont les détails qui font la différence entre les gens, les choses et en même temps, la différence reste un point commun. J’ai toujours été libre en respectant la liberté des autres. Sinon, je reste une femme, cette créature qui a besoin de tant d’attention.

Quel rôle rêvez-vous d’interpréter dans votre carrière d’actrice?
J’aimerai bien être face à un rôle qui demande beaucoup de travail et de concentration. Je veux un rôle qui me hante avec un personnage qui m’habite. Je voudrais pouvoir atteindre le degré de fondre dans mon personnage comme est le cas du rôle de Nina interprété par Natalie Portman dans «Black swan». Elle a merveilleusement incarné cet état d’âme.

Comment voyez-vous l’évolution des productions télévisuelles au Maroc?
Il faut s’avouer que parfois ça frôle le ridicule et que ça n’incarne ni notre société ni nos valeurs. Bien sûr, je ne généralise pas, mais on a hérité de ce complexe d’infériorité et du coup tout ce qui nous est étranger est devenu synonyme de qualité. Nous sommes tombés dans le cercle vicieux de l’imitation de l’autre. On perd notre identité et on s’éloigne de l’essence de notre culture qu’il faut, au contraire, exploiter et faire revivre parce qu’il y a matière à ça. Personnellement, à un moment donné, je ne regardais plus la télévision, et n’assistais plus aux pièces de théâtre. Par contre, il y a toujours des créateurs qui restent dans l’ombre, car dégoûtés et victimes de leurs nouvelles idées ou leurs idées trop osées. Bref, il faut vraiment encadrer le métier d’acteur car, tout de même, il fait partie de l’essence de toute réussite télévisuelle.

Avez-vous d’autres talents cachés?
Je suis quelqu’un qui écrit beaucoup et c’est l’un de mes passe-temps favoris. Je suis également à mes temps perdus une conteuse qui est continuellement émerveillée par le regard des enfants et qui rêve d’écrire des livres pour eux. Il m’arrive, aussi, de peindre à l’aquarelle, et de faire de la calligraphie. Dans ce sens, j’ai déjà réalisé quelques affiches. Sinon, j’ai fait 4 ans de conservatoire dont deux ans de violon. Côté activités physiques, je fais du surf et de l’équitation.

Et côté cœur, comment se porte Hanane Belhoussine?
(Rires). La vie n’est pas rose tous les jours…

Quels sont vos projets pour 2011?
Pour moi 2011, ça sera au théâtre. Je vais également aller me ressourcer au festival d’Avignon et suivre une formation en écriture de scénario.

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