Culture

Hariri : Des lettres et des symboles

© D.R

Abdallah El Hariri a finalement décidé de lever le voile sur une exposition qu’il concocte depuis trois années. Cet artiste-peintre, ex-lauréat de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca, accrochera, demain, sur les murs de la galerie Mohamed El Fassi, à Rabat, ses dernières oeuvres. «Une trentaine de tableaux dont la réalisation m’a nécessité beaucoup de temps, d’énergie et de recherche», précise-t-il. La recherche est un mot récurrent dans le discours de Abdallah El Hariri qui affirme que cette exposition est le fruit d’un long processus de réflexion et de travail. Né en 1949, à Casablanca, il a intégré l’Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca avant de quitter le Maroc pour une formation artistique supérieure en Europe.
À Paris, à Toulouse, en Italie, en Pologne et dans bien d’autres lieux en Europe, Abdallah El Hariri a tenu à aiguiser son talent en gravure et dans le design architectural. «J’ai passé les années 1970 et 1980 à sillonner l’Europe pour apprendre davantage et passer le maximum de stages. Il est intéressant de voir ce que les autres font.
L’échange des expériences est primordial» ajoute-t-il. Contempler les oeuvres des autres et les côtoyer, de très près, est un souci pour cet artiste qui préfère souvent les expositions collectives, à celles qui sont personnelles. «Je n’aime pas la solitude. J’aime le social et surtout je trouve qu’une exposition collective est plus enrichissante qu’une exposition personnelle» explique l’intéressé. Si le rassemblement l’emporte sur l’individuel, artistiquement parlant, chez Abdallah El Hariri, il demeure, toutefois, exigeant sur le choix des artistes qui vont exposer avec lui : «Ils doivent respecter la peinture.
Au Maroc, il y a de grands artistes, mais il y a aussi ceux qui n’entretiennent aucune relation avec la peinture. Ni de loin, ni de près ». Abdallah El Hariri est de ceux qui tiennent à séparer le bon grain de l’ivraie. Ses récentes oeuvres sont la preuve tangible et palpable sur cette étude profonde et fine sur le signe, le symbole et la couleur. La lettre arabe n’a plus la place qu’elle occupait, auparavant, dans les travaux de Abdallah El Hariri. Sa marge de manoeuvre expressive et artistique s’est rétrécie comme une peau de chagrin et elle est devenue «un élément, parmi d’autres, dans la symphonie du tableau». La calligraphie, son domaine de prédilection, est un champ de travail et de création, très prisé récemment par les artistes marocains. Si Noureddine Daifallah, un calligraphe marrakchi, tient à rendre ses tableaux illisibles et indéchiffrables, Abdallah El Hariri, quant à lui, met en relief ses lettres arabes tout en minimisant leurs apports à l’oeuvre. À l’antipode de Noureddine Daifallah, qui fait taire la calligraphie pour faire parler davantage la peinture, Abdallah El Hariri prend soin de mettre en valeur ses caractères arabes avant de les noyer dans ses créations. Résultat : un mariage heureux entre la peinture et la calligraphie. Le choix des couleurs chaudes ajoute à son travail une touche subtile.

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