Culture

Hasna Al Maghribia : «Je ne peux pas vivre sans amour»

© D.R


ALM : Le public vous a perdue de vue pendant un moment. Où êtes-vous passée ?
Hasna Al Maghribia : Certes, j’ai quitté mon pays natal à un très jeune âge et pourtant je ne l’ai pas perdu de mon cœur. Je garde toujours des liens avec nos mœurs et coutumes. Mon attachement à la chanson marocaine en est la preuve. Même si je n’habite pas au Maroc, cela ne veut pas forcément dire que j’ai disparu. Mon activité est en évolution. Mon art s’épanouit de jour en jour et mon militantisme en faveur de la chanson marocaine est de plus en plus ardent.

Pourquoi êtes-vous absente des événements artistiques nationaux ?
Croyez-moi, cela me fait de la peine aussi. Je suis triste d’être négligée au Maroc au moment où je suis sollicitée dans d’autres pays. Peut-être que je suis fautive, vu que je ne suis pas souvent présente sur place mais n’empêche que j’ai le même droit que les autres artistes de la scène nationale. D’autant plus, je suis la première chanteuse de ma génération à promouvoir la chanson marocaine au Moyen-Orient. J’espère que les responsables artistiques des grands festivals marocains prêteront attention à ce point et rendront justice à tout artiste ambitieux pour la promotion de la chanson marocaine.

Vous étiez récemment invitée à Bagdad. Faites-nous part de cette expérience?
Ce fut un voyage exceptionnel. J’étais la première chanteuse marocaine à avoir visité l’Irak après la crise politique. Au début, j’avais peur du climat instable. Je craignais également la réaction du public. Cependant, cette peur s’est dissipée une fois sur place. En dépit du couvre-feu imposé, plus de 500 personnes sont venues à la soirée de gala que j’ai animée. De plus, un hommage m’a été rendu par l’un des plus grands clubs de la capitale irakienne à savoir «Nadi Sayd».

Peut-on dire que 2010 est l’année des hommages pour Hasna ?
(Rires). En effet, un autre hommage m’a été rendu en Tunisie en présence des artistes de renom, en l’occurrence le grand Abdelouahab Doukkali. À noter que ces hommages m’ont vraiment touchée et m’ont rendue plus confiante en ma notoriété.

Alors plus de problèmes avec Abdelouahab Doukkali ?
Il n y’a jamais eu de problème avec lui. Abdelouahab Doukkali apprécie ce que je fais et ne cesse de m’encourager. Lors de notre rencontre en Tunisie, nous avons discuté de plusieurs projets pour une éventuelle collaboration. Ainsi, tout ce qui a été dit auparavant n’est tout autre qu’une rumeur. La reprise de «Marsoul el houb» était une expression d’estime et de respect à l’égard de cet emblème de la chanson marocaine.

A quand une chanson marocaine signée Hasna ?
(Sourire). Prochainement. Je suis en cours de préparation d’un nouveau single marocain. Il ne faut pas nier que les reprises que j’ai présentées ont réussi d’une manière incontournable. «Hbibi Hbibi» que j’ai chanté en duo avec Demis Rousos sur la mélodie de «Far away» a cartonné. Je continue jusqu’à aujourd’hui de savourer sa réussite.

Un retour à Rotana est-il dans vos projets ?
Pour l’instant non ! Je veux sortir du cadre de l’exclusivité et entamer l’expérience des singles. Actuellement, je travaille seule. Mais n’empêche que j’ai beaucoup de respect pour cette boîte qui m’a promue pour une durée de 5 ans et avec laquelle j’ai présenté des hits.

Côté production, vous vous en sortez actuellement ?
À vrai dire ce n’est pas facile. Pour qu’un chanteur produise seul, il lui faut beaucoup de moyens. Alors que nous, nous ne vivons que des soirées. C’est une lourde tâche, surtout avec la propagation du piratage. Je comprends, maintenant, la galère des producteurs et je compatis avec eux. (Rires).

Est-il difficile de promouvoir la chanson marocaine au Moyen-Orient ?
La chanson marocaine a toujours été appréciée dans le monde arabe. A titre d’exemple, Abdelouahab Doukkali et Naïma Samih ont réussi facilement à charmer les mélomanes orientaux. Nos rythmes et paroles sont vraiment accessibles. La preuve, quand j’ai repris «Marsoul el houb», le jeune public arabe l’a beaucoup appréciée. Je l’écoutais en boucle sur toutes les ondes et aussi dans tous les lieux publics. La chanson était jeune et fun. Bref elle me ressemblait. Ainsi, il faut encourager nos jeunes artistes à revivifier notre chanson et lui donner un nouvel esprit.

Entre l’Egypte et le Liban, où vous retrouvez-vous le plus ?
J’ai vécu plus d’une décennie en Egypte. Je me suis habituée à la vie là-bas. Par contre, le Liban est un monde à part. Il est d’une beauté pittoresque incontestable. Les gens sont avenants et aimables. Au fait, je me retrouve entre les deux pays.

Est-ce que vous liez des amitiés dans le monde artistique ?
Je rencontre occasionnellement Laila Ghoufrane et Samira Said. Aussi, je suis très liée à Youri Mrakadi, Karim Tadlaoui, Majid el Mohandis et Walid Tawfiq.

Verra-t-on des duos avec l’un de ces chanteurs ?
Un duo avec Karim Tadlaoui est en cours de réalisation. Par contre avec les autres, des projets sont prévus mais pas dans l’immédiat.

Sur le plan familial, y a-t-il du nouveau?
Je suis finalement divorcée (rires). J’ai beaucoup souffert de cette relation. Maintenant, je me sens beaucoup mieux et libre.

Aimeriez-vous tenter l’expérience du mariage à nouveau ?
Certainement, mais en écartant mon mari de mes engagements artistiques. Quand le conjoint se mêle à la vie professionnelle de l’artiste, les choses vont de travers. C’était la principale erreur commise lors de mon premier mariage.

Y a-t-il des projets pour le moment ?
Pas pour le moment. Mais je ne peux pas vivre sans amour. C’est mon oxygène. D’ailleurs, quand je suis amoureuse cela se reflète sur ma personne et mon art. Je me sens de plus en plus épanouie. Il est à noter que toutes mes chansons reflètent mon état d’âme et la situation par laquelle je passe.

Un petit mot pour votre public ?
Je remercie mes fans pour leur soutien et leur solidarité. Je les adore tous et j’espère être davantage présente à leurs côtés.

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