Culture

Hicham El Amrani : «Il est temps que je partage mon expérience avec mon pays»

© D.R

ALM : Vous interviendrez ce jeudi lors du 37ème moussem culturel international d’Asilah autour du développement de la communication des gouvernements arabes à l’étranger. Quels en sont les dessous ?

Hicham El Amrani : Les peuples arabes sont censés développer leur communication. Lors de mon intervention, il serait question de s’arrêter sur la formation d’experts en la matière. Il est vrai que des compétences importantes existent dans le monde arabe. Alors pourquoi celles-ci ne sont pas exploitées par les gouvernements pour promouvoir les positions arabes. A titre d’exemple, les Etats-Unis, avant toute intervention militaire, procèdent à une large médiatisation pour convaincre l’opinion publique nationale, internationale et le pays où ils interviendront. Pour ce faire, des programmes de communication sont concoctés au préalable par des experts en communication stratégique internationale pour cibler un public précis.

Comment vous vous présenterez aux lecteurs ?

Je suis né à Fès. Là où j’ai fait mes études universitaires en littérature anglaise. Après je suis parti aux Etats-Unis pour y travailler. Parallèlement j’ai poursuivi mes études supérieures à la faculté de Pennsylvanie. J’avais entamé un doctorat à Londres en relations internationales que je n’ai pas poursuivi hélas. Par la suite j’ai démarré une carrière à Dubaï en communication gouvernementale et en relations de coopération. Aussi, je me suis lancé dans un créneau de formation. Pour l’heure, je me concentre sur la formation de l’exécutif, que ce soit au niveau du gouvernement ou dans le secteur privé. Il s’agit de la formation en prise de parole, communication avec les médias, et en développement personnel.

Quel est votre domaine de travail concrètement ?

Pour l’heure, je travaille en communication gouvernementale. Par exemple si un ministère a un nouveau service ou un programme à présenter aux citoyens, j’interviens en tant que consultant en fonction du projet et contrat pour structurer la communication autour de ce service.

Que pensez-vous de la communication gouvernementale au Maroc qui s’apprête aux élections ?

C’est relativement différent des pays du Golfe. Quand même il existe, au Maroc, une évolution en termes d’ouverture sur les journalistes et citoyens. A vrai dire, la révolution numérique a poussé tous les gouvernements à améliorer leur communication parce que l’information est devenue accessible à tout le monde. C’est pourquoi il est du devoir des gouvernements de par le monde d’être pionniers en développement du secteur de la communication. Parce que si ces gouvernements ne font pas partie de cette transmission d’information, une autre partie le fera à leur place. Dans ce cas, les interrogations foisonneront à propos de la véracité de l’information. Parallèlement, je trouve que les gouvernements souffrent de la diffusion rapide de l’information parce qu’ils œuvrent lentement, ce qui n’est pas le cas pour un citoyen lambda.

Et quelle est la différence entre le Maroc et les pays du Golfe en matière de communication ?   

Je pense qu’il y a une marge de manœuvre pour procéder à l’évolution de la communication du Maroc à l’étranger pour véhiculer ses opinions. Je ne parle pas du niveau diplomatique mais plutôt de la formation d’experts en communication stratégique internationale. Ceux-ci élaborent des programmes destinés à la communication avec les gouvernements impactant la prise de décision. Pour leur part, les pays du Golfe ont procédé au développement de leur capacité en communication au niveau externe. D’ailleurs, ils véhiculent leurs positions dans ce sens avec précision. Chose qui contribue à faire entendre leur voix.

Certaines femmes marocaines sont mal réputées au Golfe. Comment contribuez-vous à l’amélioration de l’image de l’homme marocain dans ces pays ?

De quoi je me mêle ?! (rires) A vrai dire ça me fait mal au cœur. Par contre il suffit d’avoir de bonnes manières et donner l’exemple à autrui qui a la capacité de discerner. Quand même cela ne m’empêche pas de véhiculer la culture de mon pays dont je suis assez fier et que je chéris énormément.

Un tel sentiment ne vous donne-t-il pas envie de rentrer au Maroc ?

Le pays est telle une mère génitrice. Tout être humain est tenté par un retour aux racines. De plus le Maroc, sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, jouit de la stabilité et d’une bonne réputation. Actuellement, des chantiers sont en cours et j’aimerais bien faire partie de cette mouvance de manière à transmettre mon expérience aux générations futures. Et il est temps que je la  partage avec mon pays.

Articles similaires

Culture

Dans le cadre de la Journée Internationale du livre : L’IC organise la Semana Cervantina 2024

L’Institut Cervantès de Casablanca célèbre la Semana Cervantina 2024 avec différentes activités...

Culture

Ouverte au public du 18 avril au 6 mai 2024: La Fondation BMCI et la galerie 38 lancent «Vogue»

La BMCI, à travers sa Fondation et en partenariat avec la Galerie...

Culture

«Moroccan badass girl» de Hicham Lasri à l’assaut des salles nationales

Il évoque la pauvreté, le chômage et le désespoir de la jeunesse

Culture

«Disciples Escoffier Maroc» : Un rendez-vous gastronomique à Rabat

Organisé autour de la transmission à travers les femmes

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux