Hollywood ose la fiction 9 mois après le 11 septembre

Un attentat terrifiant à l’arme nucléaire dans un thriller qui montre les autorités américaines aux prises avec un réseau terroriste néo-nazi majeur est à l’affiche des cinémas nord-américains, premier film sur ce thème depuis le 11 septembre.
« The Sum of All Fears » (« La somme de toutes les peurs »), avec en vedette l’acteur Ben Affleck, est le premier film à montrer une catastrophe d’ampleur comparable aux attentats aux avions suicide qui ont détruit le World Trade Center à New York et touché le Pentagone à Washington, faisant 3.056 morts. On y voit des scènes de destruction massive, de panique, de détresse, qui immanquablement feront revivre aux Américains les émotions vécues le 11 septembre. Mais les studios Paramount, qui ont investi 68 millions dans le film, sont confiants et pensent que le public est désormais prêt à accueillir ce long métrage. Ils la larguent durant un match de football américain auquel assiste le président des Etats-Unis. Leur but: provoquer un conflit atomique entre Washington et Moscou. Mais Jack Ryan, interprété cette fois-ci par le jeune Ben Affleck, qui reprend le rôle après notamment Harrison Ford (« Jeux de guerre », 1992), réussit in extremis à éviter le déclenchement de la Troisième guerre mondiale.
« Nous nous sommes vite rendu compte que le public était intrigué, et même qu’il appréciait le film, et qu’il n’y avait aucun sentiment de rejet », a assuré au quotidien Atlanta Journal-Consitution Rob Friedman, vice-président de Paramount. Reste que la sortie du film, tourné avant le 11 septembre, coïncide avec des avertissements quasi quotidiens des autorités américaines sur de possibles nouveaux attentats, et, à en croire la presse, des responsables à Washington ont fait part de leur mécontentement.