Culture

Hommage à l’artiste-photographe Leïla Alaoui: Une étoile s’est éteinte

© D.R

Le milieu artistique et culturel a accueilli avec tristesse la disparition de Leïla Alaoui. L’artiste-photographe, qui a été grièvement blessée dans l’attaque terroriste perpétrée, vendredi soir, dans le centre de la capitale du Burkina Faso, est décédée lundi soir, laissant tous ses admirateurs dans une profonde consternation. Sur les réseaux sociaux, plusieurs acteurs de la scène culturelle ont exprimé leur affliction suite au décès de cette grande artiste talentueuse, poétique et discrète. «J’ai connu une personne, les rêves plein les yeux.

Ces rêves, elle y croyait, quel qu’en soit le prix. Beaucoup d’amour à toi où que tu sois. Martyr de la paix, de l’amour, de la justice, de la liberté et de la poésie, repose en paix belle âme», atteste le réalisateur Othmane Naciri. Le cinéaste Kamal Hachkar a affirmé quant à lui que «Leïla Alaoui est une grande artiste, c’est une immense perte pour nous tous». SM le Roi a bien voulu prendre en charge le transfert de la dépouille de la défunte qui était à Ouagadougou pour réaliser des photographies pour le compte d’Amnesty International.

Le président français François Hollande a pour sa part rendu hommage à la mémoire de cette photographe reconnue à l’international. Dans un communiqué rendu public mardi par l’Elysée, le chef de l’Etat français «s’incline devant sa mémoire et présente ses condoléances à sa famille». Agée de 33 ans, Leïla Alaoui a étudié la photographie à la City University de New York avant de passer du temps au Maroc et au Liban.

Son travail explore la construction de l’identité et de la diversité culturelle, souvent à travers le prisme des histoires de migration qui se croisent dans la Méditerranée contemporaine. Artiste engagée, la défunte évoquait des thématiques assez compliquées et dans des conditions qui ne sont pas toujours faciles : des quartiers très défavorisés au Maroc et en France, des camps de refugiés au Liban, en Jordanie et en Irak. Elle utilisait son art à des fins humanitaires aussi qu’esthétiques. «Je me sens faire partie d’une nouvelle génération d’artistes marocains qui ont la possibilité d’être engagés, et d’être libres de s’exprimer dans un contexte qui encourage la création artistique», avait-elle souligné dans un entretien accordé à ALM. Son dernier travail «Les Marocains» avait été exposé ces dernières semaines à la Maison européenne de la photographie, à l’occasion de la première Biennale des photographes du monde arabe.

A travers ce travail, Leila a pu montrer sa propre vision du pays, mais aussi rendre hommage à la diversité ethnique et culturelle du Maroc. «Il s’agit d’un témoignage et un travail d’archives sur l’esthétique de ces réalités sociales, souvent vouées à l’oubli». Toujours, elle avait choisi la simplicité pour mettre en avant l’authenticité et la beauté naturelle de ses thèmes.

Son travail est exposé internationalement depuis 2009 (Art Dubaï, Institut du monde arabe) et est apparu notamment dans le New York Times et Vogue. Elle est représentée par les galeries Art Factum (Beyrouth), East Wing Dubaï et Voice (Marrakech). Son nom restera certainement gravé dans nos mémoires. Repose en paix belle artiste.
 

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