Culture

Horizons : Les ambitions immobilières de U2 dérangent

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Le groupe de rock irlandais U2, apprécié à l’étranger pour sa musique et son engagement pour les bonnes causes, voudrait laisser sa marque à Dublin avec deux ambitieux bâtiments en projet, mais dans la capitale irlandaise les réactions sont mitigées. Les musiciens du groupe célèbre pour «Sunday Bloody Sunday», ou «Achtung Baby» font partie d’un consortium qui se propose de construire la «U2 Tower», un édifice de 120 mètres dans le quartier des docks au sud de la capitale irlandaise, qui deviendrait la plus haute tour du pays.
Le groupe qui s’est fait évincer de son ancien studio des docks, il y a cinq ans, a imaginé un studio en forme d’oeuf perché à la cime de cette tour dessinée par le célèbre architecte britannique Norman Foster, l’auteur du «Cornichon» de Londres.
August Partners, une société à laquelle participent les musiciens du groupe, Bono, The Edge, Adam Clayton, Larry Mullen et leur manager Paul McGuinness, a participé à la conception de la tour de 200 millions d’euros. Le bâtiment fait partie d’un vaste projet de régénération du quartier des docks qui bordent la rivière Liffey, mais An Taisce, l’agence de protection du patrimoine irlandaise, a demandé une expertise pour évaluer l’impact qu’aura cette tour sur le paysage urbain du sud de la ville, constitué essentiellement de maisons de quelques étages datant de l’époque géorgienne. Ian Lumley, l’un des responsables de l’agence, veut que le projet soit soumis à un processus de consultation publique, au lieu d’une procédure accélérée.
L’ambitieux projet de reconstruction du Clarence Hotel, un établissement classé de cinq étoiles datant de 1852, fait aussi froncer les sourcils des autorités du patrimoine. Les musiciens-hommes d’affaires Bono et son guitariste The Edge, qui ont acquis et rénové dans les années 1990 cet hôtel de luxe où a résidé Bill Clinton, voudraient faire démolir l’édifice et cinq autres bâtiments du quartier à la mode de Temple bar. Ils envisagent de transformer l’établissement au cachet suranné en un nouvel hôtel de 140 chambres, un restaurant haut de gamme et une terrasse VIP.
Un porte-parole des deux membres du groupe explique qu’à cause du «succès économique remarquable» ces dernières années du «Tigre celtique», il y a un réel besoin pour un établissement de cette stature. «On a aussi l’intention de construire au coeur de la capitale irlandaise l’hôtel qui répond le mieux en Europe aux exigences du développement durable», ajoute le porte-parole. Mais l’agence de protection du patrimoine ne partage pas cet avis et a dit ne pas considérer la démolition du Clarence «comme une priorité nationale». Bono, le chanteur du groupe est un avocat infatigable des causes humanitaires mais aussi un homme d’affaires multicarte. Outre une boîte de nuit, des participations dans une chaîne de bar et plusieurs sociétés en Irlande, selon les médias britanniques, il a pris via le fonds d’investissement Elevation Partners une part importante dans le groupe de média américain Forbes. Mais la révélation cette année que le groupe allait désormais payer ses impôts aux Pays-Bas, au régime fiscal plus favorable que l’Irlande, a fait grincer des dents à Dublin.

• Andrew Bushe (AFP)

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