Culture

Houda Saâd : «L’amour est tout ce que j’ai gagné de la célébrité»

© D.R



ALM : Qui est Houda Saâd?
Houda Saâd : Je suis issue d’une famille d’artistes qui n’a jamais manqué de me soutenir. Mes débuts effectifs étaient en 1999, après avoir décroché la troisième place nationale à «Noujoum el Ghad». Je passe actuellement ma dernière année en section «voix-jazz» à l’Institut supérieur de Genève. Je suis une vraie passionnée de musique. En un mot, les notes musicales coulent dans mes veines.

Parlez-nous de votre chanson «Matfakernich» diffusée actuellement sur Rotana ?
«Matfakernich» est une chanson que j’ai moi-même écrite et composée. J’ai longtemps hésité avant de la proposer à la chaîne Rotana, mais j’ai senti, par la suite, qu’il était temps de la dévoiler au public. Sachant que les responsables de Rotana sont en quête de nouveautés, ils m’ont soutenue dans ce choix et ont veillé à ce que je le réalise dans de bonnes conditions. La chanson est écrite en une langue accessible et le clip a su séduire le public arabe.

Vous avez bien incarné la femme soumise et violentée dans le clip. Cela est-il dû à une expérience personnelle ?
Pas vraiment. Je suis une personne très sensible. Il me suffit juste d’écouter les problèmes des autres pour partager leurs peines et vivre leurs états d’âme. C’est ce qui m’est arrivé lors de l’écriture des paroles de la chanson. La conception du clip, quant à elle, revient au réalisateur Walid Nassif qui m’a suggéré d’incarner ce personnage avec toutes ses dimensions psychiques. L’idée est nouvelle. Paraître sans maquillage, triste et souffrante, constituait un défi pour moi. Je suis satisfaite des bons échos que le clip a eus auprès du public.

Pourquoi avez-vous introduit des chansons marocaines dans votre premier album ?
J’ai beau chanter en d’autres dialectes, mais je reste, après tout, marocaine. Je suis fière de mes origines, et je préfère chanter dans ma langue natale. Je sacrifierai tout pour que la chanson marocaine accède à un meilleur rang. Pour le moment, mon premier album comprend deux titres marocains. Outre «Matfakernich», j’ai choisi de reprendre un titre de Sami El Maghribi intitulé «Jit nsaydou». J’ai passé mon enfance à fredonner cette chanson. Je rêvais, depuis toujours, de la présenter au public. Cela s’est finalement concrétisé.

Malgré votre échec à X Factor, vous avez pu intégrer Rotana…
Je ne cède jamais face à l’échec. Certes, l’actrice égyptienne Nilly a réussi par ses manigances de m’écarter de la compétition, mais cela n’a pas ébranlé mon estime. En plus, mon adhésion n’a rien à voir avec l’émission. Salim El Hindi, le président de Rotana, m’a découverte par hasard. Ainsi, l’équipe de production m’a contactée quelques jours après. Ils se sont engagés à produire trois albums, dont le deuxième est en phase de préparation. Il comprendra également des chansons marocaines.

Rotana vous a accueillie au moment où Raja Ksaabni a été virée sans aucune explication. Ne craignez-vous pas pour votre avenir ?
Je n’ai jamais senti de l’indifférence de la part des responsables et de l’équipe de Rotana. Ils sont toujours là à mes côtés, prêts à m’accompagner. Je leur suis redevable de ma réussite et je ne trahirai jamais leur confiance. Quant à Raja, je ne comprends pas pourquoi, on lie toujours mon adhésion à son départ ? Raja et moi sommes amies. C’est une personne que je respecte et que j’admire.

Comment est né votre engouement pour la composition, le chant et l’écriture ?
J’ai hérité ce talent de mon père. Il est mélomane et poète. Il avait écrit pour Lemchaheb «Majmaâ laârab». Il m’a assistée pour intégrer le monde de l’art. Voilà, j’ai grandi dans un milieu artistique qui s’alimentait de musique et de poésie. Les voix de Oum Kalthoum et Mohamed Abdelouahab égayaient nos journées.

Y a-t-il des projets de duos avec des artistes arabes?
En effet, j’ai préparé un duo avec le chanteur irakien Maged El Mohandes qui s’intitule «Âla Bali Habibi». Nous l’avons présentée récemment lors du lancement de son nouvel album. Je suis ravie de cette collaboration. Maged est une personne humble et généreuse. Il n’a pas hésité un moment à révéler mon talent au parterre médiatique qui est venu assister à cette cérémonie. J’ai eu l’occasion de chanter également avec Fadel Chaker lors de l’émission Taratata. Il a apprécié ma voix et a déclaré aux médias sa volonté de collaborer prochainement avec moi.

Qu’en est-il de Sherine?
J’ai participé à son passage à Taratata. J’avais hâte de la connaître de près. Cependant, j’ai senti une réticence inexplicable de sa part lors du tournage. De ce fait, je n’ai réussi à présenter qu’un titre avec elle. En plus, ce fut un «quatro». J’étais choquée par ce comportement porté à mon égard.

La célébrité  réussirait un jour à vous faire changer de comportement?
Absolument pas ! La célébrité n’aura aucun impact sur moi. Je resterai telle que les gens m’ont connue. L’unique gain de ma notoriété est l’amour et le soutien du public. Pour ces formidables personnes, je répondrai toujours présente.

Avez-vous reçu des propositions de chanter au Maroc ?
J’aurais aimé être invitée à des festivals ou à des émissions au Maroc. Malheureusement, je n’ai reçu aucune demande jusqu’à présent. Nous disposons au Maroc d’un potentiel artistique inédit qui travaille dans l’ombre sans aucune promotion. C’est l’indifférence des responsables qui nous pousse à immigrer.
Croyez-moi, tant qu’on a de la foi et de l’ambition, nous hisserons le drapeau marocain partout dans le monde.

Quelle place occupe l’amour dans votre vie ?
Pour l’instant je suis célibataire. Je préfère me vouer à mes chansons et à mon public. Car une fois le prince charmant arrivé, je me consacrerai à lui. Sans négliger ma carrière, bien sûr (Rires).

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