Culture

Idriss Eloudghiri ou la «Zazz-attitude»

© D.R

C’est à Fès, le 10 janvier 1981, que Idriss El Oudghiri, le féru de musique, poussa son premier cri. A l’âge de deux ans, ses parents s’envolèrent à Casablanca où allait se façonner le parcours professionnel du Jeune Idriss. Ses premières leçons de multiplication, il les apprend sur les bancs de l’école El Wakidi, à Ouled Ziane où son père était directeur. Ses études de collégien s’entamèrent au collège Nasr au quartier Polo où il a vu fleurir les plus beaux souvenirs de son enfance. Après, ce fut l’étape du lycée Moulay Abdellah.
Quand il se livre au magma de souvenirs qui sillonnent sa mémoire, il sourit et déclare : «Je suis le grand bêtiseur par excellence. Gamin, j’avais du mal à suivre mes cours. J’étais tout le temps courbé sur mes jeux électroniques. S’apercevant que cette situation allait avoir des conséquences néfastes sur mes études, mon père m’ordonna un jour de me débarrasser de mes jeux. Passionné de musique, je réussi à vendre mes chéris et je m’achète une guitare et une chaîne». Et c’est ainsi que démarra la fureur de la musique. Dans une ambiance tapissée et parsemée de notes musicales, andalousia, gnawa, musique classique, Idriss décrocha un Bac sciences en 1999 et décida d’entamer un voyage en Ukraine, qui allait durer six ans, pour suivre des études de pharmacie. En 2005, il décrocha un diplôme de pharmacien spécialisé en « Pharm-chimie».
Au delà des frontières de la mère  patrie, fidèle à ses passions, la musique et le chant, Idriss lança en Ukraine un groupe de musique qu’il baptisa «Explaind» et qui regroupait deux Marocains et trois Ukrainiens. Soutenu par une musique bossa-jazz, un premier titre «Chitan driwich» allait voir le jour et faire le succès d’Idriss et de sa bande d’artistes. Le jeune musicien, chanteur et pharmacien n’oubliera jamais ses premiers débuts dans l’univers de la musique, son premier concert sur la scène de Masrah Al Jawal, et un second en 1996 au complexe My Youssef avec son premier groupe «Les anges». Que de chemin parcouru. Vint l’étape de la professionnalisation avec la création du groupe de fusion «Zazz band», ou la bande des «zazz», lancé avec son ami de toujours, Si Mohamed El Yazidi, précisément, le 10 mars 2006. Une formation regroupant des jeunes qui fusionnent avec brio, le gnawi, jazz, funk, rythmes Reggae, tekteuka. Un buffet inspiré de la musique du monde. «En musique, en art et culture en général, il ne doit pas y avoir de frontières. L’inter-culturalité et le métissage sont une beauté et un bonheur. On ne peut pas s’améliorer, évoluer, sans l’acte de partage. Nous sommes dix artistes à partager ces mêmes valeurs», affirme Idriss. Que de difficultés rencontrées pour trouver un espace de répétition et enregistrer un premier album. Une expérience fâcheuse qui ne freine nullement les efforts, le courage et la créativité des amis d’Idriss. «Nous souffrons du manque d’espace de répétition. Grâce au papa de notre batteur Mounir Fassih, nous avons pu avoir un lieu où répéter, un endroit qu’on a baptisé «Kandahar». Puis ce fut au tour du papa de Amine Rizki de nous procurer un espace de «répét». Nous sommes les nomades et les bohémiens de la musique. Je tiens à remercier toutes ces personnes qui nous soutiennent moralement et matériellement. Merci à la maman de Karim, notre manager», détonne Idriss. Et c’est parti pour une première participation à la 9ème édition du Boulevard des jeunes musiciens, où le groupe Zazz band allait remporter le premier Prix de la catégorie «fusion».
«La zazz-attitude», est l’ambiance zen qu’offrent la musique et les paroles du groupe. Il s’agit d’une philosophie que le groupe épouse et désire véhiculer. Tel le parfum des pensées aux fleurs veloutées, «la zazz-attitude», se répercute sur tous les membres du groupe ainsi que sur leur public. Ils adorent se «saper» ou être «Zazz». «La zazz-attitude consiste à faire renaître l’espoir, avoir confiance en soi et en toutes les personnes qui vous soutiennent, vous encouragent, vous aiment et vous applaudissent. Devant les difficultés, on ne doit pas reculer et rester les bras croisés», renforce Idriss. «Ana al arbi» (je suis l’arabe) est le premier album que la bande des «zazous», s’apprête à sortir fin 2008. Il comporte 8 titres : «Ana joundi» (je suis soldat), «Sobhan Allah» (Gloire à Dieu), «Dif Allah legnaoui» (L’invité), «Dayem Allah», (Dieu est éternel), «Assi» (hé, toi !), «Goul o ban » (montres-toi et parle), «Khal arras», «Zid lkadem» (vas-y devant).
Courage les «zazz» !



Les membres du Groupe Zazz band


Karim Moubarik : manager
Idriss Eloudghiri : guitariste, compositeur et chanteur
Si Mohamed Yazidi :
guitariste
Mounir Fassih : battiste
Amine Rizki : percussionniste
Abdelhilah : pièces
percussionniste
Imad Bara : bassiste, chanteur
et compositeur
Hafid Tatan : clavier et vocal
Mohamed Kandri : clarinette
Kandri Yassine : saxophoniste

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