Culture

Ilham Loulidi, l’artiste lyrique à la voix d’or

© D.R

La chanteuse marocaine, Ilham Loulidi était le lundi 14 juin l’invitée de l’émission «Tendance jeune» co-animée par Hicham Lazrek de radio Chaîne Inter et Laila Zerrour du quotidien «Aujourd’hui Le Maroc». Professeur de chant et de technique vocale à l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle de Rabat, elle consacre toute sa vie à sa passion : le chant. Native de Rabat, Ilham Loulidi grandit au sein d’une famille de 4 enfants (3 filles et un garçon). Son père, fonctionnaire et sa mère, institutrice, l’initient à la musique alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. Ses parents ayant un goût particulier pour la musique, l’inscrivent au conservatoire à l’âge de 5 ans. «Ils voulaient nous inculquer une certaine culture. Il fallait aller au conservatoire, faire de la danse, de la musique, étudier les langues mais aussi pratiquer du sport. En fait, cela faisait partie d’un tout. C’était une éducation», affirme-t-elle. Et de poursuivre : «Mon père voulait absolument que chacune de ses filles soit une artiste: une chanteuse, une danseuse et une pianiste. Son rêve s’est en partie réalisé». Toute petite, aussi bizarre que cela puisse paraître, Ilham aimait entendre la vaisselle se casser, le bruit de bris de verre. «Ma mère cachait les clés de la vitrine où se trouvait sa vaisselle en porcelaine de Chine et ses verres en cristal. Et à chaque fois je trouvais le moyen d’avoir les clés et je cassais la vaisselle. Cela me procurait une joie intense. Aujourd’hui, je ne le fais plus, mais j’éprouve toujours du plaisir à entendre des choses se casser», confie-t-elle. Dès l’âge de 13 ans, Ilham Loulidi chante sur scène et participe à l’émission «Adwae al madina» aux côtés de Rajae Belmlih et Mohamed El Ghaoui. «C’était un concours de chant où l’on cherchait de jeunes talents. A l’époque, j’avais chanté Layali El ouns de Smahane. Lors de la soirée, il y avait Abdelwahab Doukkali qui chantait. Il m’a beaucoup soutenue en me déclarant que j’avais une belle voie et que je ferai carrière dans la chanson. Cela m’a marqué et m’a donné beaucoup d’énergie pour aller de l’avant. De retour au Maroc, je l’avais invité à un récital que je donnais au théâtre 121 à Casablanca. Et il était ravi de me voir. C’était pour moi l’occasion de le remercier pour son soutien», raconte-t-elle avec émotion. Après avoir décroché un Bac scientifique, Ilham Loulidi décide de faire des études en France. Elle étudie le chant et la musique aux conservatoires nationaux de Tours et de Rennes. En 1991, elle obtient une médaille d’or au conservatoire de Rennes. «Je n’avais jamais pensé une seule seconde obtenir une médaille d’or en une année d’étude car il faut compter 2 à 3 années d’étude pour avoir une telle consécration. J’étais stupéfaite sur la scène du théâtre de Rennes quand on me l’a annoncé», dit-elle. De la musique modale à la musique tonale, et de la musique médiévale à la musique contemporaine, elle explore les riches territoires des émissions vocales lyriques et orientales. Depuis 1990, Ilham Loulidi participe à plusieurs manifestations culturelles en France, en Belgique et en Allemagne. Elle est soliste dans plusieurs œuvres religieuses notamment «Le Requiem» de Mozart, «Le Stabat Mater et Le Gloria» de Poulenc. Elle a à son actif de nombreux récitals de musique d’époque et d’opéra. Ilham Loulidi est l’une des rares chanteuses orientales à avoir réussi à interpréter avec talent des morceaux de musiques classiques de compositeurs célèbres tels que Mozart, Bach, Ravel ou Vivaldi. En plus d’être chanteuse, Ilham est aussi actrice. En 2006, elle interprète le rôle de «Friha» dans le film «Où vas-tu Moché» du cinéaste Hassan Benjelloun. Ilham a une autre passion : le théâtre. Elle joue dans plusieurs pièces dont «Atténine» dans le rôle de «ELLE», une pièce écrite par Bachir Elkamari et mise en scène par Nourreddine Ziwal. On la retrouve également dans la pièce de théâtre «Alfallouja» de Driss Roukh où elle joue le rôle de «Maï Albayati». La grande diva marocaine fait aussi du coaching. Elle a coaché de nombreux chanteurs, animateurs et présentateurs de télévision (2M et RTM) et de la RTB au Burkina Faso auprès de l’IMFA (International Média Formateurs Associés). Pour Ilham, tout le monde peut être coaché et peut chanter. «On est tous des chanteurs. Il n’y a pas de belles voix et de moins belles.Tout est question d’expressivité par la voix.Si on arrive à exprimer les belles choses qui sont en nous, alors on devient chanteur», dit- elle. En 2006, elle est membre du jury dans «Génération Mawazine» et au casting de Star Academy du Maghreb. Mais quels sont les objectifs que se fixe actuellement Ilham ? La professeur de chant travaille actuellement sur un programme où il est question d’approfondir des recherches sur les techniques vocales qui pourraient être utilisées pour chanter la musique andalouse de l’Orient au Maghreb. Il est question d’en tirer des méthodes de travail académique qui pourront par la suite être enseignées. Parallèlement, Ilham Loulidi effectue une recherche sur la voix féminine marocaine dans la chanson contemporaine. Son plus grand rêve est de faire un récital de musique classique oriental et occidental avec un orchestre au Maroc. À bon entendeur salut.

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