Culture

Interview de Brahim El Mazned, directeur artistique du festival Timitar

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ALM : Quelle est la particularité de cette édition 2014 du Festival Timitar prévu du 18 au 21 juin ?

Brahim El Mazned : Le Festival Timitar a toujours misé sur la régularité. Avec une ligne éditoriale constante, de 2004, l’année de sa création à aujourd’hui, en onze éditions, c’est la même philosophie et la même vision qui prédominent. A savoir, le rayonnement des artistes amazighs, la promotion de cette culture de partage qui va de la dimension régionale vers l’universel.

Le festival a pu à travers les années installer une véritable réputation internationale…

Absolument et ce grâce justement à cette  démarche moderne qui met en avant, comme je l’ai dit, les artistes de la région dans une dynamique qui dépasse les frontières géographiques, pour installer une idée de la culture qui réunit toutes les tendances. Comme vous le savez, à Timitar, aux côtés des figures amazighes, on peut trouver des styles musicaux divers comme l’électro, le rap, le disco, des musiques populaires. C’est ce mélange subtil qui donne à ce rendez-vous culturel sa dimension internationale.

Quelles sont les têtes d’affiche de cette onzième édition ?

Il y a des formations comme Ahidouss Tirssaline, Ahwach Aït Baamrane, Aït Maten, Ali Faiq et d’autres grandes figures amazighes. Mais il y a aussi des noms comme  Alpha Blondy, Babylone, Bajafondo, DJ Click, Douzi, etc. Vous le voyez bien, il y a un réel travail de fond pour rester fidèle à notre concept qui est de réunir des musiques du monde avec des signes culturels bien précis, dans un rendu global qui répond justement à ce dialogue des cultures qui est cher à Timitar.

Maroc, Afrique, Amérique latine, c’est un choix éclectique que vous faites là…

C’est vrai comme chaque année, le programme est différent, riche, rigoureux et éclectique. Aller puiser dans ce qui se fait de mieux en Argentine, en Uruguay et en Colombie pour faire rencontrer un style musical avec ce que la région d’Agadir donne de plus profond, le tout couplé à ce que la voix d’un Alpha Blondy peut représenter comme symbolique africaine, c’est cela l’objectif de ce festival: marier les styles, créer de belles rencontres musicales, offrir aux Gadiris et aux Marocains ce qui se fait de plus beau en musique aujourd’hui.

Au fil des années, le public est de plus en plus fidèle à  Timitar, quel est le secret ?

Il n’y a pas de secret. Il y a juste une volonté des organisateurs de faire de la culture autrement. Participer au partage et à cet élan de générosité marocain en proposant un plateau musical, avec des artistes sérieux. Ce n’est pas pour rien que Timitar a été classé parmi les 25 festivals les plus importants du monde. Justement parce qu’il incarne une vision. Il donne vie à une idée de l’amour des autres cultures. Ceci on le voit durant le festival. Cette belle sincérité entre public et artistes.  Cette complicité qui va au-delà des clivages identitaires pour s’inscrire dans une idée commune du partage du beau.

Quel regard porte-t-on aujourd’hui sur le festival à l’étranger ?

C’est indéniable, Timitar, de l’avis de tous les observateurs, des artistes qui y sont venus, est un hymne aux cultures du monde. C’est aussi un symbole fort de l’engagement et de la richesse de notre culture. Timitar est perçu comme une plate-forme de fusion entre des artistes inspirés pour qui le chant et la musique sont d’abord un engagement. Peu de festivals dans le monde ont aujourd’hui cette réputation de pouvoir offrir du spectacle, donner du plaisir aux différents publics, marocain et étranger, proposer une palette d’artistes de renom, le tout sous le sceau du sérieux, de la rigueur et de la profondeur du propos.  

C’est  en somme cette ouverture qui sous-tend le rayonnement de Timitar dans le monde…

Vous savez, on ne peut défendre son identité sans aimer les cultures des autres. C’est notre credo. C’est notre philosophie. C’est ce qui a, en plus d’une décennie, installé Timitar comme un festival majeur dans le monde.

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