Culture

Invitation au voyage esthétique au fond d’une tasse de thé picturale

© D.R

Son compagnon pictural, une tasse de thé marocaine mais aussi universelle. Le peintre puise sa philosophie esthétique dans la mémoire du thé marocain, de toute cette cérémonie traditionnelle qui unit et réunit nos familles autour d’une tasse de thé. La tasse de thé de Boujemaoui n’a pas une seule couleur. Elle se décline sur plusieurs tons. Elle est tantôt verte jade, tantôt orange ou marron.
Délicieusement parfumées, les toiles de Boujemaoui vous immergent dans  un merveilleux lac de couleurs, de souvenirs, et une sorte de chute de pluie picturale printanière embellie la blancheur de la toile assoifée. La cueillette des verres de thé, leurs conteurs, leurs dimensions, s’éfectue dans la sérénité et le zen d’un peintre qui puise dans la terre fertile de sa mémoire, ses formes et ses couleurs. Un hommage pictural à une tradition millénaire qui unit et véhicule une forte culture de partage. Certes, Boujemaoui donne à voir un jet aux couleurs de notre enfance et de tous les beaux souvenirs partagés en famille, lubrifiant, mais derrière ce bouquet de feuilles bénéfiques, une métaphore de l’eau pure qui anime éternellement le jardin de thé du peintre. Tout alors devient fluide et la peinture vous coule dans la gorge comme coulerait une tasse de thé sereinement et amoureusement préparée. C’est une infusion aux multiples parfums qui ressemble à du jade liquide qui exhale de plus une délicieuse fragrance qui imprègne toute la toile. La fermentation des couleurs prend des bords légèrement jaunes de sorte que l’infusion prend une teinte ambrée.
Déguster la toile du peintre,  c’est comme s’offrir une tasse de thé entre amis, au goût doux et au parfum qui persiste dans votre bouche. C’est une sorte de madeleine à la proustienne.
L’exposition «Le verre de thé» rappelle l’une des belles légendes chinoises qui racontait que dans une grotte derrière un temple, se trouvait un trésor qui allait durer pour de longues générations, mais il ne fallait pas manquer de le partager généreusement avec ses voisins et ce fut la petite pousse de thé.
La tasse de thé de Boujemaoui, raconte le passé, le présent et se projette dans un avenir multicolore. Car c’est la toile de fond confectionnée à partir de coupures de journaux qui lui donne naissance. C’est une ambiance zen qui fait appel à une parfaite harmonie entre le corps qui regarde et l’esprit qui réfléchit. Et c’est avec sa plume et ses couleurs, que l’artiste-peintre dessine le livre d’or de sa tasse de Thé, goûtez-là, vous ne le regretterez pas.


Bio-express


Né à Ahfir en 1952, Mustapha Boujemaoui est diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Tétouan, de l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. À son retour au Maroc en 1982, il enseigna l’expression plastique et les sciences de l’art, jusqu’en 1988, dans la section d’arts plastiques du lycée technique d’Oujda. En 1988, il a été professeur d’arts plastiques à l’Institut supérieur d’art dramatique de Rabat. Il enseigne actuellement au Centre pédagogique régional de Rabat. Il obtient le prix Unesco 1995 pour la promotion des arts. Prix spécial du jury de la IIIe Biennale internationale des arts des Emirats Arabes Unis. Puis, il réside pendant neuf mois, entre 1995 et 1996, à la Cité internationale des arts de Paris. Au cours de ce dernier séjour, Mustapha Boujemaoui réalise plusieurs séries de petits formats où il utilise des matériaux légers comme pour préparer un autre voyage : des journaux, des toiles sans châssis, des galettes de papier mâché, les bagages d’un nomade (valises, globes, cartes, cartes topographiques, éléments de transport…). Depuis les années 1980, Mustapha Boujemaoui explore l’univers des objets spécifiques (usuels ou sentimentaux) à l’environnement culturel pour les intégrer à son projet esthétiques (les objets deviennent philosophiques). C’est en 1986 que l’artiste commence une première typologie de verres sur fond d’anciennes peintures (les jardins imaginaires), le public pouvait découvrir dès 1992 la série des verres. En 1993, il exploite le thé comme matière picturale et comme sujet en même temps.

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