Culture

Karim Lee Duval: «Mon mélange Franco-Maroco-chinois est comme un Zaalouk»

© D.R

Comment s’est déroulé votre premier passage au Maroc ?
 
Karim Lee Duval: J’étais très content de me produire pour la première fois au Maroc avec mon spectacle «Melting pot», vendredi 15 mai 2015 à la salle la Renaissance à Rabat. J’ai adapté mon show spécialement pour l’occasion. En Marocain, le titre «Melting Pot», où il est question de mon mélange Franco-Maroco-chinois est devenu «Zaalouk» en référence à ce plat typique marocain mélange de divers ingrédients.  
Ce retour à la maison était donc très important pour moi. D’autant que le public a répondu présent et m’a très bien accueilli. Cela m’a donné envi de revenir rejouer plus souvent au Maroc.
C’est pourquoi je prévois une prochaine date à Casablanca, probablement en septembre 2015.
 
Comment Karim Lee Duval s’inspire de sa triple culture pour faire rire ?
 
 
Mon père est marocain amazigh, ma mère est chinoise et j’ai fait mes études à l’école Française, puis en France. J’ai grandi à Fès. Une ville ancestrale connue depuis longtemps pour son ouverture, la diversité des cultures et des couches sociales.
Toutefois, quand des fois, je passais avec ma mère dans la rue, on m’appelait Jackie Chan (Rires). C’est dire qu’on trouvait bizarre un chinois dans les dédales de Fès.
 
Ainsi depuis mon jeune âge, je m’inspire des situations comiques, nombreuses au pays, je m'inspire des rencontres et des divers accents que j’écoute, qu’ils soient berbères, arabes, français ou chinois. Je m’inspire du Maroc, pays riche en histoire, pays en mutation continue.
 
Cette triple culture m’offre donc un regard distant par rapport à la société et me dote du décalage nécessaire en humour.

Quel est le message de «Melting Pot» ?
 

A travers «Melting pot», j’essaie de dédramatiser ce mélange pour dire, en langage humoristique, que le métissage, la diversité, peuvent être une richesse non une tare, tout dépend de ce que l’on en fait.
Je dis aussi, toujours en langage humoristique, comment il m’arrive de me sentir étranger chez moi au Maroc, alors qu’en France, je me sens profondément enraciné marocain.
 

D’autres spectacles en cours ?
 
Actuellement, je développe encore «Melting Pote». Je le rode, le joue à Paris à la salle de théâtre le Point Virgule. Je me produirai aussi le 11 juin à l’Olympia en compagnie de l’équipe des professionnels du Point Virgule qui m’ont offert cet honneur.
Aussi, je compte adapter ce show en d’autres langues, l’espagnol et l’Anglais en l’occurrence. Pour ce qui est du chinois, c’est pas évident ( rires)  
 
Qu’est ce qui fait que vous avez choisi une carrière d’humoriste après avoir fait des études d’ingénieur ?

C’était au cours de mes études que j’ai pris goût à faire rire les gens.
J’ai donc voulu prendre ma vie en main et sortir du cadre d’un parcours tout tracé. S’y ajoute l’incertitude dans le monde du travail qui fait que les gens veulent être eux-mêmes.
J’ai donc suivi mes aspirations, ma propre vision. Surtout que ce métier d’humoriste ne peut pas être fait à moitié.
Mais la rigueur de l’ingénieur m’a beaucoup aidé, particulièrement à mes débuts. A l’instar d’un auto entrepreneur, j’ai tout fait tout seul: écrire les spectacles, les jouer, les produire, en faire la communication, la comptabilité….
 
Ainsi, même si j’ai abandonné ma carrière d’ingénieur, je suis conscient que c’est grâce à mes études menées jusqu’au bout que j’ai  gagné ma liberté.
C’est d’ailleurs un thème abordé dans mon spectacle marocain. Un thème cher à l’ONG qui m'a parrainé  au Maroc, il s’agit de la fondation Ababou, qui s’occupe des jeunes en échec scolaire.

 

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