Culture

Kenfaoui : Hommage posthume

© D.R

A l’occasion de la sortie de l’ouvrage : «Soltan Tolba» dans les éditions Tarik, l’Association Abdessamad Kenfaoui se propose de rendre hommage à un dramaturge marocain des plus confirmés. Son nom n’est autre que Abdessamad Kenfaoui. Cet homme de théâtre est née en 1928 et a mené une carrière dans le domaine du théâtre. Il est connu pour avoir fondé une sorte de théâtre ouvrier. En effet, depuis son jeune âge, Abdessamad Kenfaoui se sentait très impliqué dans la question de la situation des ouvriers au Maroc.
«Abdessamad Kenfaoui était un syndicaliste, il fut très proche de l’Union marocaine du travail», déclare l’acteur marocain Mustapha Salamat. Ce dernier l’a connu pour l’avoir suivi de près dans son travail de dramaturge.
L’auteur de «Soltan Talba», homme de théâtre connu pour la virulence de ses propos politiques, s’est affirmé, dès le départ, comme auteur de pièces de théâtre et poète. En outre, il fut directeur de la troupe de la Maâmora en 1957 et créa plusieurs pièces de théâtre telles que Bouktab, Sultan Balima ainsi que Sultan Tolba. Le scènario de cette dernière pièce qui vient de paraître dans les éditions Tarik a été commandité par feu SM Hassan II.
Parallèlement à son travail de dramaturge et d’homme de théâtre, Abdessamad Kenfaoui jouissait une place importante dans le paysage politique marocain : il fut parmi les premiers attachés culturels de l’ambassade du Maroc à Paris. Il mena une vie politique très active parallèlement à son métier de dramaturge. En effet, il occupa plusieurs postes dans l’administration, tant au Maroc qu’à l’étranger. Né à Larache en 1928, Abdessamad Kenfaoui a débuté ses études au collège Moulay Youssef de Rabat, et après avoir obtenu son baccalauréat, il entra à la faculté des études juridiques de Rabat. En 1956 il entreprit la tâche de vice consul à Bordeaux. Deux ans après, il devint attaché culturel à l’ambassade du Maroc en France. L’année d’après il partit pour Bruxelles où il occupa le poste de chargé d’affaires. Après son retour au Maroc en 1961, il dirigea l’école de formation syndicale de l’Union marocaine du Travail. En 1971, il fut nommé inspecteur général du ministère du Travail. Enfin son dernier poste administratif fut bien celui de secrétaire général de la Caisse nationale de la sécurité sociale. Mission qu’il assuma de 1973 jusqu’à sa mort en 1976. Selon un de ses proches qui a voulu garder l’anonymat, «ce dramaturge marocain était très près du peuple, il adorait le théâtre et trouvait que l’expression théâtrale était la meilleure expression qui existe sur terre». Et d’ajouter: «Selon feu Abdessamad Kengaoui, le théâtre pouvait hisser le niveau du peuple et l’éduquer». Il semblerait que c’est pour des fins éducationnels que cet homme de théâtre a opté pour l’écriture en arabe dialectal, pour être plus près du peuple et pour que son message soit bien reçu. Mohamed Afifi, l’un des dramaturges marocains les plus connus, déclare avoir connu feu Abdessamad Kenfaoui en France dans les années 50. : «Il y avait un hommage a Brecht au théâtre des Nations à Paris, et les acteurs du monde entier étaient présents, c’est là que j’ai découvert la nouvelle forme du théâtre marocain qui fut présenté par feu Abdessamad Kenfaoui, c’était un théâtre ouvert, mais un théâtre du peuple et pour le peuple, j’en ai gradé un très bon souvenir». En outre, l’implication de Abdessamad Kenfaoui dans le domaine politique et syndical ne l’a pas détourné du théâtre, il continuait à écrire des pièces parallèlement à ses occupations administratives et politiques. Ses pièces de théâtres les plus importantes et celles qui ont été achevées ne sont autres que : «A moula Nouba», «Si Taki», une adaptation de Tartuffe ainsi que «Bouktef», éditées en arabe et en français. Pour rendre hommage à Abdessamad Kenfaoui, une des figures qui ont marqué le mouvement du théâtre marocain, une association a été créée en son nom ainsi qu’une salle de spectacles. Cette même association a voulu le faire connaître, parler de son oeuvre et de sa vie de dramaturge en lui rendant hommage ce jeudi 7 octobre à l’occasion de la sortie de sa pièce de théâtre : «Sultan Tolba».

Articles similaires

Culture

Du 21 au 25 mai : Aït Melloul abrite le Festival international du court métrage du Souss

La 16ème édition du Festival international du court métrage du Souss aura...

Culture

Prévu à Casablanca et Rabat / «Léon Le Mentaliste-Illusion ou Coïncidence» : Un spectacle qui fusionne magie et mentalisme

L’Agence Tendansia présente « Léon Le Mentaliste-Illusion ou Coïncidence », un spectacle...

Culture

Festival de Cannes 2024 : Nabil Ayouch revient en force

Il représente le Maroc à la sélection officielle avec son film «Everybody...

Culture

La Cinémathèque de Tanger lance «Qisas»

Un projet multidisciplinaire d’éducation à l’image pour la jeunesse tangéroise

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux