Culture

Khalid Benghrib : «Une écriture chorégraphique marocaine ressort du spectacle»

© D.R

ALM : Comment se déroule la résidence artistique de la compagnie 2k-far?
Khalid Benghrib : Actuellement, nous sommes en chantier, nous avons deux nouveaux danseurs. Et on revoit la musique, les lumières, la structure du spectacle la Smala B.B. Ce dernier a été créé, il y a quelques années à Casablanca avant de partir en tournée partout dans le monde de Bruxelles à Washington en passant par Le Caire, Tunis ou encore Beyrouth. Il sera ainsi représenté le 17 mars au théâtre Moulay Rachid. Par la même occasion, j’ai réalisé un programme pédagogique d’atelier de danse en collaboration avec la Faculté des lettres Ben Msick, le Centre Bennani, et l’association Bayti. Sont également prévus ce samedi au Complexe culturel Moulay Rachid, des ateliers de danse ouverts à tout public pour initiation, sensibilisation, projections, discussions autour de la danse.

Pouvez-vous nous parler de la pièce la Smala B.B ?
C’est une pièce qui a acquis une grande maturité. Sa composition allie entre performance, installation et spectacle vivant. Cinq danseurs sur scène nous invitent à une immersion dans leur univers extraordinaire et chaotique fait de dualités, de surprises et d’imprévus. L’humour, le jeu, une syntaxe et une écriture chorégraphique purement marocaines en ressortent. On y décèle une audace, une insolence et un ton inspirés de ce qu’on voit dans nos quartiers populaires. Ainsi, à chaque fois, la Smala B.B envoûte un public dont l’interaction en éveil est à chaque fois différente.

Comment définissez-vous votre rapport au corps ?
Le corps est un moteur d’intentions qu’elles soient psychologiques émotionnelle, intellectuelle ou intersociale et réactive. C’est un outil qu’il faut travailler selon des normes. Pour ma part, je l’aborde à travers une démarche scientifique qui neutralise toute interférence culturelle ou émotive. J’utilise une méthodologie semblable à une composition chimique. Chaque membre a une fonction et une action bien précises et déterminées. Ceci hors de toute représentation chorégraphique ou académique. Ainsi chaque chorégraphe propose une expression très personnelle par le biais du corps qui devient un outil d’expression très simple. Tout ceci concourt à l’élaboration d’une identité et d’une écriture chorégraphique marocaine contemporaine. Mais, il n’y a pas que le corps qui participe à ce langage, il y a aussi la structure de la scène, le dialogue scénique, des principes d’harmonie et de non harmonie… On est face à une grande liberté et autonomie qui nous font toucher le dialogue de l’imaginaire.

Quels sont vos projets ?
Je compte travailler la Smala BB avec 5 filles issues chacune d’un pays arabe différent ( Maroc, Liban, Égypte, Jordanie et Palestine).

Comment a démarré votre parcours dans la danse ?
Jeune, je suis parti de Casablanca vers la France, pour étudier la danse. Les attentats de 2003 m’ont fait prendre conscience de l’œuvre qu’il y avait à accomplir au Maroc. J’ai commencé à travailler à Sidi Bernoussi, et Sidi Othman. C’est ainsi que j’ai fait la rencontre des danseurs de la compagnie et du directeur du théâtre. J’ai démarré alors avec ma femme Loren Palmer, pilier droit de la compagnie notre aventure au Maroc.

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