Culture

Khalid Mokdar : «Notre influence est issaouie»

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ALM : A quel stade est l’enregistrement de votre premier album ?
Khalid Mokdar : L’album a été enregistré. Il ne reste plus que des détails techniques, notamment le mixage. C’est pour cela que je vais aller à Paris avec le guitariste. L’opus sera prêt au plus tard dans deux mois. On a voulu mettre dans cet album de l’ancien et du nouveau pour que les jeunes et les gens qui ne connaissent pas le groupe, aient l’occasion d’écouter ce qu’on a fait. En même temps, on a fait en sorte de ne pas refiler aux gens qui nous connaissent la même chose qu’il y a sept ans. Donc, il a fallu un arbitrage délicat pour que tout le monde y trouve son compte.

Quels sont les thèmes que vous abordez ?
Les thèmes que nous abordons sont très ordinaires mais ce qui est nouveau c’est leur angle de vue. On parle de la politique, de la «politique-nique». Nos textes sont faits de jeux de mots qui relèvent des maux de tête. Parmi nos thèmes, il y a le chômage, la folie, la joie de vivre, il y a même des questions existentielles. L’influence principale de notre musique c’est la musique issaouie. On peut retrouver cette empreinte dans tous nos morceaux. Il y a le «bendir» qui fait ressentir cela, parfois ses rythmes sont implicites. Et puis on retrouve aussi la spiritualité issaouie. Dans deux ou trois morceaux, il y a ce passage à l’autre dimension qui ressurgit naturellement.

Quel est la cible de Houassa ?
On part de l’idée qu’il faut cibler l’intelligence du public. Cela implique une démarche de sincérité vis-à-vis de soi, et un travail selon notre possibilité sur la forme pour que nos créations et nos messages ne parviennent pas dans l’état brut à notre public.

Après le prix (fusion) en 2002 au L’boulevard, vous n’avez pas fait beacoup de scènes. Pourquoi?
Haoussa est resté pour un tas de raisons, un peu à l’écart de cette effervescence des jeunes. On jouait pour le plaisir et on ne postulait pas pour les festivals. Il faut aussi dire qu’on n’avait aucune idée du circuit des festivals. Maintenant, c’est moins le cas. Mais ce circuit reste encore flou et saisonnier. Et en plus on avait du mal à caser notre musique et on était taxés d’hystériques et de pas mal d’autres choses. Parce qu’un jour quelqu’un a écrit que Haoussa conclut ces concerts en cassant les guitares. Des choses que les gens ont imaginées et ont véhiculées par la suite.

Mais quand même, vous avez un jeu scénique excentrique, à la limite du déjanté ?
Être sur scène, ce n’est pas chanter seulement. Tu es là, les gens en plus de t’écouter vont te voir. Sur scène, il faut qu’il y ait un plus. Je suis déjanté dans le bon sens du terme, je le suis et j’en suis fier. On a tous cette graine de folie.

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