Culture

Khamlichi : «L’UEM n’est plus»

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ALM : L’UEM est de plus en plus contestée. Pourquoi ?
Kamal Khamlichi :
Tout le monde sait que l’Union des écrivains marocains est censée être une union pour aider les écrivains. Mais sur le terrain, l’UEM ne leur a absolument rien fait. Cet organisme a complètement dévié de son but initial, à savoir apporter une aide et un soutien aux écrivains. Il est vrai que l’UEM a été créée dans un contexte un peu particulier, mais depuis, les choses ont beaucoup évolué. Maintenant, l’on commence même à s’interroger sur l’utilité de l’Union des écrivains marocains.   

Voulez-vous dire qu’elle ne rempli plus la tâche qui lui incombe ?
Si l’Union des écrivains marocains continue à s’éloigner de son objectif initial, elle ne servira désormais  plus à rien. En fait, l’UEM n’a plus d’importance. D’ailleurs, elle n’est plus. Il faut l’enterrer. Comment peut-on alors, dans ces conditions-là, s’attendre à une promotion de la culture dans ce pays, si l’organisme chargé de soutenir les écrivains n’accomplit pas sa mission en bonne et due forme ? Comment espère-t-on avoir une vie culturelle riche et diversifiée tant que cette poignée de membres de l’UEM s’obstine à penser à ses propres intérêts ? Vous savez, les plus grands de nos écrivains ne sont pas membres de l’UEM. Pour ne citer que ceux-là, un Laaroui ou un Mernissi n’ont jamais été membres de cet organisme. L’UEM, et c’est malheureux, n’englobe presque plus que des gens en quête d’un intérêt quelconque. L’UEM est devenue, si j’ose dire, un panier de crabes. Certains membres usent de perfidie afin de tirer, au maximum, profit de leur statut de membre : voyager à l’étranger, multiplier les contacts, faire des connaissances…

Que reprochez-vous exactement à l’UEM ?
Dans la gestion quotidienne de l’UEM, il n’y a pas de transparence. Par exemple, en tant que membre de l’UEM et membre du comité préparatoire de la dernière Assemblée, tenue récemment à Rabat, je devais normalement avoir une idée sur le rapport financier de l’UEM. Mes tentatives de jeter un coup d’œil sur ce document n’ont pas abouti. D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, on ne connaît toujours pas, avec exactitude, les finances de l’UEM. Le manque de transparence est également constaté lors de l’élection du président. L’achat des voix est une pratique qui a affecté l’UEM.

Depuis l’arrivée d’Abdelhamid Akkar à la tête de l’UEM, peut-on parler d’un changement au niveau des méthodes et des moyens de travail ?
Faut-il d’abord constater un changement à l’UEM avec l’arrivée de Abdelhamid Akkar ? Ce monsieur n’est pas assez outillé pour gérer un tel établissement. Ne jouissant pas d’une certaine notoriété, Abdelhamid Akkar n’a pas l’expérience qu’il faut pour occuper le poste de président de l’UEM.  

Que faut-il faire, à votre avis, pour sauver cette institution ?
À mon avis, il faut absolument changer les lois constituantes de l’UEM. Il faut aussi tenir une session extraordinaire où l’on devra revoir d’une manière complète et radicale l’UEM, ses rôles, ses interventions, ses attributs…

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