Culture

La cuisine marocaine vue par Fatéma Hal

© D.R

ALM : Comment s’annonce la préparation de la troisième édition du Festival d’art culinaire de Fès ?
Fatéma Hal : C’est la première fois que je m’occupe de la direction artistique de ce festival. On a fait appel à moi et j’ai pris un grand plaisir à concocter le programme de cette troisième édition. Pour le mettre en place, j’ai contacté de grands maîtres cuisiniers que j’ai eu l’occasion de fréquenter dans de nombreux séminaires ainsi que dans mon restaurant du 8ème arrondissement à Paris.
Ils ont accepté pour la plupart d’animer des conférences et des dégustations en public de manière bénévole. Les activités de cette troisième édition permettront au public non seulement de redécouvrir la tradition culinaire marocaine mais aussi et surtout d’ouvrir les yeux sur la gastronomie d’ailleurs avec toute sa composante.

Croyez-vous à la pérennité de ce festival ?
Je pense que ce festival peut parfaitement s’installer dans la durée. Il est réalisé d’une manière telle qu’il pourra bénéficier d’une longue vie. L’équipe de ce festival ne sera jamais à bout d’idées même si cette édition est déjà assez riche. Nous pouvons en effet imaginer de nouveaux thèmes pour les prochaines éditions.
Une fois que nous possédons les moyens nécessaires, le reste est facile à réaliser. Il suffit d’avoir beaucoup d’imagination et de détenir une équipe forte et ambitieuse. On pourrait par exemple consacrer pour les prochaines années un programme « spécial cuisine régionale ». Cela pourrait être très enrichissant. Je suis personnellement optimiste. Le pari est déjà gagné puisque nous avons pu faire venir des spécialistes qui ont un planning surbooké, ils sont très demandés dans le monde entier.
Ils nous ont tous fait confiance. Personne n’a décliné l’invitation. C’est déjà là un grand acquis pour le festival.

Vous êtes connu pour avoir lancé le concept des repas par avance. De quoi s’agit-il exactement ?
Dans les années 90, toutes les banques refusaient de vous donner des crédits pour monter n’importe quel projet. Je voulais créer à tout prix un restaurant de cuisine marocaine, l’idée me hantait l’esprit et j’ai tenté toutes sortes d’expériences pour réaliser mon petit rêve.
Mais étant donné que je n’avais pas de moyens et, face au blocage des banques, j’ai décidé de recourir à la solution des bons de repas par avance. Le concept n’est pas sorcier. Il s’agit de vendre des bons de repas par avance. Munis de ces tickets de repas, les clients peuvent se rendre sur les lieux du restaurant et consommer au prix de leurs bons.
Si vous avez acheté des bons par exemple a trois cents dirhams, une fois que le restaurant ouvre ses portes, il suffit de présenter ce bon et vous mangerez des repas allant jusqu’à trois cents dirhams.

Où avez-vous déniché les clients de ces repas par avance ?
Mon statut de sémiologue et d’auteur m’a permis d’élargir mon cercle de connaissance. Le fait d’avoir publié plusieurs repas sur la gastronomie a contribué à me faire connaître. Tous mes clients font partie soit de mes lecteurs, soit de mes collègues.

Comment avez-vous réussi à convaincre les clients de payer leur repas avant même de l’avoir consommé ?
Tous ceux qui ont acheté ces tickets deux ans avant la création du restaurant faisaient partie de mes connaissances.
Ce sont des personnes que j’ai rencontrées à l’intérieur du cercle de la vie associative et en animant plusieurs débats et conférences. Lorsque je leur ai fait part de l’idée de lancer un projet de restaurant, ils ont tout de suite exprimé leur volonté d’apporter leur soutien. Ils ont ainsi adhéré au concept des repas par avance.
 
Quelle a été la réaction de vos clients ?
Ils ont adoré. Lorsque ceux qui m’ont soutenue, ont vu le projet du restaurant abouti, ils étaient contents.
Ils savent au fond d’eux que c’est un peu grâce à leur aide que cet espace a pu voir le jour. Néanmoins, ce qui est le plus intéressant dans cette expérience, c’est que le couple qui avait des bons venait souvent au restaurant avec un groupe qui n’avait pas acheté des repas par avance.
Cette situation me permettait d’avoir des rentrées intéressantes d’argent.

Où en est aujourd’hui votre projet de laboratoire de fabrication de produits semi-frais en France ?
Ce laboratoire est déjà fin prêt. Nous avons instauré la marque Fatéma Hal de produits demi-frais.
Ce sont des ingrédients et des recettes fabriquées sous-vide. Dans la liste de ces produits figurent entre autre le couscous et toutes sortes de pâtisseries marocaines. L’enseigne existe au sein de la galerie Lafayette.

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