Culture

La danse de Mohamed Mouftakir

© D.R


ALM :Vous venez de recevoir le Prix du scénario et le Grand prix dans la section courts-métrages pour votre film «La danse du fœtus » à la huitième édition du Festival national du film à Tanger. Comment avez-vous accueilli cette consécration ?
Mohamed Mouftakir : Cette consécration m’a bien évidemment rendu heureux.  Je suis très content qu’on m’est décerné ces deux Prix. Mais ce qui m’a vraiment fait chaud au cœur, c’est en vérité l’accueil réservé par le public à mon film. «La danse du fœtus» a été accueilli triomphalement de la part des spectateurs et aussi de mes collègues réalisateurs et acteurs. A la fin de la projection de ce film, plusieurs spectateurs m’ont déclaré qu’ils l’avaient beaucoup apprécié et m’ont félicité. C’est surtout cette bonne réception du public que j’ai jugée agréable.

Dans vos deux courts-métrages, «L’ombre de la mort » et «La danse du fœtus », vous semblez prônez le  genre du psychodrame. Qu’est-ce qui vous attire dans ce style cinématographique ?
En effet, dans mes deux premiers courts-métrages, j’ai mis en valeur le style du psychodrame. Dans «L’ombre de la mort », j’ai essayé de filmer l’inconscient. J’ai voulu mettre en scène un univers labyrinthique où l’homme se confond à lui-même. Dans ce court-métrage, j’ai voulu montrer que l’ennemi de l’Homme c’est l’Homme lui-même. C’est du pur psychodrame. Mais ce n’est pas un choix définitif. Il se peut que je change d’orientation. Je considère que tant que je réalise des courts-métrages, je vais continuer à expérimenter des styles que le long-métrage ne permet pas. Dans le long-métrage, les paramètres et les enjeux sont autres, c’est pour cette raison que je profite du style du court-métrage pour tenter, dans le cinéma, toutes les folies dont j’ai envie.

Que pensez-vous de la pratique qui consiste à faire des cours-métrages uniquement pour posséder la carte de réalisateur professionnel ?
Je ne fais pas partie de ces cinéastes puisque j’ai eu ma carte professionnelle en 1992 avant qu’il y ait cette nouvelle procédure. Ceci dit, je ne suis pas contre cette pratique de plus en plus courante qui consiste à réaliser trois courts-métrages uniquement pour avoir sa carte professionnelle. Je ne pense pas que cela puisse être dangereux. Les dirigeants du cinéma croient en le fait que la qualité ne peut être obtenue qu’avec la quantité.

Vous avez réalisé deux courts-métrages, quand est-ce que le public pourra voir un de vos longs-métrages ?
Je suis en phase de préparation de mon troisième court-métrage. A présent, nous sommes en train d’effectuer les dernières retouches. Le tournage aura lieu à la fin du mois de janvier prochain. Mon premier long- métrage est en cours de gestation. A présent, ce n’est qu’un fœtus. Pour l’instant, je pense à me repositionner par rapport à mon métier. Je continuerai à travailler et à tenter de nouvelles expériences. Je ne suis pas pressé. Le long-métrage verra le jour une fois le bon moment arrivé.

Quelle est votre réaction suite à la polémique qui a été créée autour du film «Marock » de Leïla Marrakchi ?
 Je pense qu’aimer un film ou un autre est une chose et le condamner en est une autre. On peut ne pas aimer un film mais ce n’est pas une raison pour être agressif avec le réalisateur. Ce n’est pas non plus une raison non plus pour condamner le film. Maintenant, dire que le film de Leïla Marrakchi n’est pas marocain, c’est un peu pousser trop loin.
Leïla Marrakchi est Marocaine, donc son film est marocain. C’est la nationalité du réalisateur qui détermine la nationalité du film.  J’ai été vraiment surpris de la réaction virulente qu’a suscitée ce film. Je ne m’y attendais pas et je n’arrivais pas à en croire mes oreilles. Malheureusement dans ce genre de rencontres-débats, on ne peut guère prévoir les réactions des uns et des autres. Je pense qu’un réalisateur a le droit de faire ce dont il a envie. Le cinéma c’est un art. Le public, lui, peut critiquer mais sans être agressif. Condamner un film, c’est une chose extrême.  Le film aurait été analysé et critiqué dans une autre ambiance. On a remarqué que tous les festivaliers parlaient beaucoup plus de la critique que du film. C’est malheureux.

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