Culture

La démocratisation de la beauté

La beauté a de tout temps était la quête inespérée des civilisations et sa recherche a inspiré nombreux philosophes et artistes depuis la préhistoire. Aujourd’hui encore, cette notion abstraite demeure d’actualité, elle n’a pas pris une ride. Les moyens ont toutefois changé mais le principe est le même. Plutôt, une affaire de filles, la beauté est une véritable discipline. Entre centres de beauté, spas, salles de sport, chirurgies et bien d’autres, ce sont des fortunes qui y passent. Des prix des plus exorbitants aux prix les plus insignifiants, il y en a pour toutes les bourses. Et aujourd’hui, ce sont bien les petites bourses qui nous intéressent. Comment les jeunes femmes au budget limité peuvent-elles suivre la tendance? Nous vous proposons un petit tour du côté de ce qui pourrait être un centre de beauté, un salon de coiffure ou alors tout simplement un QG de femmes avides de papotage. Enfin, ça se passe dans un quartier populaire. La façade est assez pauvre en couleurs et rien ne semble indiquer le lieu sauf une vieille petite pancarte assez jaunie par le soleil casablancais, qu’elle en devient illisible. Bref, notre enquête sur le prix de la beauté commence au seuil de ce salon. Derrière l’épais rideau à franges, Kawtar, une blonde de 35 ans, assez grassouillette, est assise au coin des 10 m2 qui servent de superficie au lieu. Sitôt, elle demande ce que nous désirons avec un large sourire de maîtresse des lieux. Pas trop envie de s’aventurer on demande un brushing. Elle charge tout de suite Samira du shampoing. Entre-temps, elle s’occupe du duvet d’une cliente qui semble souffrir des passages de fils que lui inflige Kawtar. Sur le vieux fauteuil qui sert de salle d’attente il y a deux clientes. L’une écoule le temps qu’il faut à ses mèches pour déteindre sur ses cheveux une cigarette à la main et l’autre souffle sur sa french manucure pour accélérer le processus de séchage du vernis. Mais, le spectacle le plus intéressant est celui de la jeune femme qui se fait épiler l’entrejambe à la cire chaude sans le moindre souci d’intimité et qui mène la discussion avec Kawtar autour de ses nombreuses conquêtes amoureuses. Passée l’étourdie de la première approche, place au travail. Question, combien coûte un brushing? Rire général. C’est tellement évident pour les habituées du salon! Le brushing est à 20 dirhams pour les cheveux courts et 25 pour les cheveux long. Un prix largement symbolique comparé à ce que cela coûte chez le coiffeur huppé du côté du Mâarif. Le shampoing démarre et nous en profitons pour nous faire exposer la liste des prix par Samira. Verdict, «ici c’est un peu cher comparé aux salons de l’ancienne médina mais les clientes sont souvent des habituées et des amies de Kawtar donc elles payent sans problème», explique notre shampouineuse. Pour les prix, elle répond selon nos questions, «la manucure est à 15 dirhams, l’épilation complète à la cire chaude à 80 dirhams, la coupe de cheveux à 25 dirhams…». Des prix tellement raisonnables que l’on a du mal à croire qu’il existe moins cher. Et pour le résultat du brushing, impeccable, rien à dire, Kawtar est une vraie pro! Du côté du fauteuil d’attente ça papote, et quelques petits échanges de confidences féminines plus tard, place aux questions. Pourquoi vous venez ici? Najat, 27 ans est la première à se lancer : «je suis vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter, je dois donc toujours être présentable et comme j’habite dans ce quartier, je viens naturellement ici, en plus le service est très bien et très propre». Pour Asmae, cadre dans une banque, c’est une autre histoire, «moi, je viens à ce salon parce que ça me fait économiser beaucoup d’argent en plus je ne peux pas confier mes cheveux à n’importe qui, ici au moins je suis sûre du résultat». Donc par souci d’économie ou de proximité ou encore de réunion de femmes pour finir une discussion déjà commencée au bain maure d’à côté, les salons de beauté de quartier ont encore de longs jours paisibles à écouler. Deux, trois échanges plus tard avec la maîtresse des lieux, on comprend que sa petite affaire marche du tonnerre. Sans préciser de chiffre, elle révèle : «je n’ai pas à me plaindre, je gagne très bien ma vie et je prend en charge toute ma famille grâce à ce salon, Dieu merci j’ai des clientes fidèles» et en bonne commerciale elle ajoute, «j’espère que vous deviendrez cliente de mon salon également». Voilà pour la petite enquête, qui se ponctue par une remarque conséquente de Kawtar qui nous signale que pour venir un samedi, il fallait prendre rendez-vous. Bref, il faut de tout pour faire un monde!

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