Culture

La ferronnerie artisanale prospère à Tanger

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La ferronnerie traditionnelle est parmi les rares activités artisanales locales qui connaissent une importante croissance. Cela est dû essentiellement à la création et au savoir- faire des artisans de la ville. Plusieurs d’entre eux ont hérité ce métier de leurs parents et grands-parents et sont devenus au fil des ans des artistes et maîtres (Maâlem) pour les élèves des établissements de la formation professionnelle. Comme c’est le cas de Mustapha Achab dont le grand-père maternel était forgeron. «J’ai intégré ce métier à l’âge de 12 ans. C’est mon oncle maternel Maâlem Bachir Damoun qui était chargé de m’apprendre avec d’autres jeunes apprentis. Je suis parvenu au fil des ans à avoir mon propre atelier et un magasin pour l’exposition de notre production en articles de fer forgé. Mon atelier accueille des élèves et des diplômés des différents établissements de la formation professionnelle marocains pendant leur stage d’apprentissage», précise-t-il, faisant remarquer que «l’artisan doit varier et se distinguer dans la production de ses articles pour fidéliser sa clientèle».
«La ferronnerie artisanale à Tanger se distingue par ses motifs présentant un mélange importé d’Andalousie, d’autres régions d’Espagne et d’Italie. Et nous réussissons ainsi à avoir une large clientèle aussi bien marocaine qu’étrangère», ajoute M. Achab.
Les objets en fer forgé d’artisanat sont variés notamment les rampes d’escalier, les portes, les grilles des fenêtres les chaises, les tables, les lits, les lustres, les lampadaires, les ustensiles de cuisine. Cette production connaît ces dernières années une forte augmentation de ses exportations plus particulièrement espagnole et française. Ce métier attire de plus en plus de  jeunes compétences dont les lauréats des établissements de la formation professionnelle marocains. Leur formation se présente essentiellement sous forme de stages assurés par des artisans dans leurs propres ateliers. «Cette formation par apprentissage vise à la lutte contre la disparition de ce métier d’artisanat comme c’était le cas pour quelques secteurs d’artisanat marocain», assure M. Achab.
La formation par apprentissage est le fruit d’un partenariat entre la Chambre d’artisanat de Tanger et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle «Cette formation est pratiquée au niveau national. Elle est instituée par la loi 12/00 du 1er juin 2006. Elle est assurée à 80 % dans des ateliers et entreprises. Les cours représentent ainsi 10 % de la durée de la formation. L’objectif des stages d’apprentissage est de faire acquérir à aux jeunes apprentis un savoir-faire et une expérience dans la ferronnerie leur permettant facilement d’intégrer le monde du travail», assure le responsable du service apprentissage à la Chambre d’artisanat à Tanger, Nassim Rahmouni.
Notons que la ville de Tanger compte près de 1000 artisans forgerons. La plupart d’entre eux se trouvent à Sidi Bouabid, plus connu par quartier Al Haddadine. «Les forgerons étaient auparavant installés parmi les plus importants commerces à Findak Chijra. Ils ont été transférés dans les années 40 à Sidi Bouabdi», témoigne Haj Hachmi Haddad qui pratique, depuis 1950, le métier de forgeron dans le quartier de Sidi Bouabid. Et de souligner que «Nous avons hérité ce métier de mon grand-père d’où l’origine de notre nom de famille Haddad. Je suis passionné par mon travail grâce auquel j’ai éduqué mes enfants. Mais le secteur souffre de concurrence déloyale de quelques jeunes artisans qui pratiquent des bas prix pour l’écoulement de leur marchandise. Nous ne pouvons pas suivre cette tendance à la baisse, car le fer et la main-d’œuvre deviennent de plus en plus chers».
Les forgerons travaillaient quasiment pour l’approvisionnement des agriculteurs en matériel. «Le secteur de la ferronnerie s’est développé au fil du temps dans la production du matériel pou le bâtiment, des meubles et objets de décoration à l’intérieur et à l’extérieur des maisons. Les jeunes artisans forgerons locaux ont réussi à faire de belles carrières», lance fièrement M. Haddad.

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