Culture

La guerre des artistes continue

Suite à la levée des boucliers médiatiques entraînée dès l’annonce de l’assemblée générale, à Casablanca le 2 février 2003, du Syndicat des Artistes plasticiens Marocains (SAPM) et cautionnée, à notre sens par le journal «Aujourd’hui le Maroc», dans l’interview que lui a accordée Mohammed Melehi, il nous a semblé, secrétaire général et bureau exécutif, urgent d’apporter des éclaircissements nécessaires afin de lever toute ambiguïté et d’informer le public comme il se doit. C’est sans doute le mot syndicat qui a mis le feu aux poudres à travers ceux qui en critiquent aisément l’emploi et la portée dans le domaine artistique qui nous concerne ici.
Premièrement, il faudrait comprendre que l’action syndicale a toujours été ce soutien moral et social, à base de revendications légitimes, pour les sans voix, quelle qu’en soit la condition de travail afin de leur assurer les droits qui leur reviennent.
A ce propos, c’est le cas au Maroc pour les artistes qui vivent uniquement de leur art, et qui ne sont affiliés à aucune sorte d’assistance sociale ou médicale, et à qui le syndicat a apporté la reconnaissance dans notre pays. C’est là une chose qui a demandé des efforts considérables.
D’autres acquis et non des moindres sont à l’honneur de notre action syndicale à savoir les réductions de 50% conclues avec la Ram en ce qui concerne les déplacements de nos artistes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Actuellement aussi, des pourparlers sont en cours pour exonération des taxes concernant tout ce qui est matériel artistique et pour la libre circulation des tableaux nationaux.
D’autres pourparlers sont en cours pour réduire à 50% les frais de transport et les frais d’hébergement pour nos artistes…
De telles entreprises ne peuvent qu’être à l’avantage de l’art et de nos artistes afin d’élargir leur horizon créatif et de leur assurer la dignité qu’ils méritent.
Comment donc peut-on dire comme ça, à la cantonade, que le syndicat est un refuge pour les médiocres ? Alors qu’il s’agit là avant tout de revendications tout à fait légitimes et d’efforts honnêtes pour améliorer la vie et le travail de nos créateurs !
Il faut comprendre aussi que le SAPM n’a pas pour objectif premier d’évaluer l’oeuvre d’un artiste. Il y a des paramètres pour cela établis au temps du ministre Azmani, lors d’une rencontre de trois jours avec tous les syndicats pour définir qui est artiste et qui ne l’est pas. Ce qui intéresse le SAPM, c’est d’abord la situation vitale de l’artiste marocain afin d’y apporter aide et confort.
Cela ne veut pas dire à plus forte raison que le syndicat va ouvrir ses portes au premier venu. Certes, il y a des conditions d’adhésion à respecter pour une affiliation dans les règles. C’est d’ailleurs mentionné dans le statut général. Entre autres conditions, à titre de rappel, l’artiste s’il n’est pas diplômé, doit avoir déjà exercé pendant au moins 5 ans. Dans le cas où il est diplômé, au moins pendant 3 ans. En plus, son dossier doit être soumis à la commission d’adhésion présidée par M. Hariri où siègent des professeurs émérites des beaux-arts tels que Nabili, Banana, Alioua…
Par ailleurs, nous tenons à signaler ici que, par déontologie et par respect pour les fondateurs du syndicat M. Mellakh et Hariri font aussi partie de l’AMAP, on ne devrait pas leur envoyer une lettre pour les inviter à adhérer à ce qui n’est qu’un projet de syndicat (car il ne verra peut-être jamais le jour). Selon ces membres de l’AMAP, c’est là une décision grave, prise unilatéralement, à tel point grave qu’on se demande pourquoi, et à cette heure exactement, à qui pourrait profiter ce qui n’est là qu’une triste façon de semer la zizanie parmi nos artistes, à un moment où le SAPM cherche à les unifier.
Notre rôle au syndicat, c’est d’abord de fédérer, d’unifier encore, de gérer les malentendus à toutes fins utiles, de clarifier chaque fois que c’est nécessaire, de défendre enfin notre identité qui est aussi notre richesse et notre patrimoine.

• Abdellatif Zine

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