La littérature contre le fascisme

La littérature est l’ennemie le plus terrible de l’exclusion, du racisme et du fascisme. Elle peut être aussi leur meilleur complice. Mais lorsqu’elle les dénonce, elle les désarme par des outils contre lesquels ils ne peuvent rien – l’ironie et l’absurde en premier lieu. Le livre de Franck Pavloff participe de cette littérature.
Destiné aussi bien aux enfants qu’aux adultes, il raconte la montée d’un régime totalitaire : L’Etat Brun qui impose la couleur brune à tous les animaux de compagnie. Pour éviter les problèmes, les habitants cèdent, et ces petites lâchetés conduiront au pire. Franck Pavloff pourrait très bien faire un mauvais parti à ceux qu’il dénonce dans son livre. Sa stature est impressionnante.
Ce quinquagénaire a passé une quinzaine d’années en Afrique. Il est spécialiste du droit des enfants et de la lutte contre le tourisme sexuel. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres, notamment des romans policiers, parus dans la série « le Poulpe ». « Mon père était Bulgare, militant anti-fasciste, ancien des Brigades internationales en Espagne. Il s’est marié à une Française de Gap, ce qui explique que j’habite à Grenoble », explique Pavloff. « Ce livre a été écrit il y a trois ans.
C’était un coup de gueule après les élections régionales de 1998 contre les gens comme Charles Millon qui fricotaient avec le Front National. C’est mon éditeur qui a eu l’idée d’en faire un livre à un euro», dit-il. Les 12 pages du livre conviennent parfaitement au lecteur d’aujourd’hui qui est pressé, trop pressé pour ne pas être découragé par des livres volumineux. Mais si la chose peut faire grincer des dents lorsqu’il s’agit de bouquins de valeur, la manoeuvre est juste dans ce livre. Pour preuve, il se lit et Pavloff tient à en augmenter la diffusion en abandonnant ses droits d’auteur.