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La magie des sept merveilles opère sur Caftan

© D.R

Un thème époustouflant choisi pour la 23ème édition

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Amal Belcaid dit avoir gardé son style tout en introduisant des changements dans cette collection, ces gladiatrices lui rappellent sa personne et la femme courageuse et persévérante d’aujourd’hui. «Nous sommes vraiment des guerrières et combattantes, nous sommes des gladiatrices. J’ai apprécié ces femmes».

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Caftan, l’événement le plus important de la mode au Maroc, a fait rêver le public samedi dernier à Marrakech. Un onirisme offert par le thème «Les sept merveilles du monde» choisi par le magazine initiateur, Femmes du Maroc, et par les tableaux artistiques qui ont garni le défilé dont le bal a été ouvert par la collection à caractère grec de la styliste Hind Lamtiri. La première toile étant les jardins suspendus de Babylone qui ont également jalonné la performance du chanteur Hatim Ammor, accompagné de chorégraphes habillés de tenues florales. Après la première créatrice de mode, c’était au tour de Meryem Belkhayat de présenter ses tenues inspirées d’une autre merveille.

Une prédilection pour le Colisée de Rome

Mme Belkhayat, issue d’une famille d’artistes, a choisi le Colisée de Rome. «Je l’ai développé de manière à le voir dans mes créations où on trouve les drapés et les rayures», explicite-t-elle. Quant aux coupes, elles sont, comme elle les qualifie, complétement modernes par rapport à ce qu’elle a l’habitude de faire.
«J’ai essayé de montrer au maximum ma merveille sans pour autant le dire. J’avais envie que le public découvre le Colisée par lui-même. Je pense que le challenge est réussi», ajoute la styliste dont certaines créations sont garnies de petits sacs à main. Par l’occasion, Mme Belkhayat précise qu’elle participe chaque année à l’événement avec la même envie de créer et d’innover.

«L’organisation change d’année en année. Les organisateurs nous surprennent par leur innovation. C’est un immense plaisir de retrouver la famille Caftan», enchaîne-t-elle. A propos de cette manifestation, elle indique que c’est le plus grand événement de mode et de caftan au Maroc. «C’est un événement gratuit à 100% pour la participation de tous les stylistes. On peut y retrouver des talents nouveaux et confirmés, on trouve des choses qu’on ne voit pas dans d’autres défilés. Aussi, Caftan passe en prime time sur 2M c’est différent et innovant», poursuit-elle. Mme Belkhayat ne manque pas de remercier les artisans qui ont aidé les stylistes pour faire les collections ainsi que la famille Caftan et les organisateurs. Ses créations ont été suivies de celles de Nisrine Ezzaki Bakkali et Siham El Habti, dont certaines tenues sont accompagnées d’écharpes, avant de céder la place à la musique de Fnaire accompagné de la chanteuse et chorégraphe Nora Fatehi, sur fond d’une toile de Taj Mahal. Après quoi, la musique indienne a rythmé le défilé des tenues des créatrices Houda Larini et Halima Chami.

Un seul chouchou parmi tant de femmes

Les airs indiens ont, par la suite, été remplacés par ceux africains pour accompagner la collection du styliste Kacem Sahl. Rencontré avant l’événement, ce créateur précise que ses tenues sont «modernes». «Ce sont des caftans avec des matières un peu transparentes, notamment des tulles et dentelles. Je travaille beaucoup plus avec des tulles en mousseline et tout ce qui est léger et transparent. Il s’agit de collections jeunes», détaille-t-il. Cet artiste, également habitué des podiums internationaux, à savoir les Fashion weeks, de Dubai, Milan et New York où il fait beaucoup plus de robes, établit des comparaisons avec Caftan. Dans celui-ci, il y a, selon ses dires, beaucoup d’investissement en termes de travail «d’artisan, de finition et broderie».

«C’est ce qui est dur et différent de l’Occident où le plus important c’est plus la coupe et la forme de la tenue», poursuit-il. A propos de sa participation à l’événement marocain aux côtés de femmes, il rappelle que c’est sa deuxième fois en tant qu’homme parmi le sexe féminin. «Cela fait plaisir de les voir de temps en temps lors de l’événement caftan, elles sont comme mes sœurs. Et parfois, elles me chouchoutent. On passe plutôt beaucoup de temps à stresser pour préparer la collection», confie-t-il.

Pour lui, le hic c’est le fait de trouver l’idée de la collection et son originalité. Dans la sienne, il a opté, comme il l’explicite, pour les jardins suspendus de Babylone; c’est pourquoi sa collection regorge de fleurs et couleurs. «C’est ma 13ème participation à Caftan. Je ne fais plus l’évasé comme avant. Cette fois-ci c’est beaucoup plus des pièces droites mais le travail est différent», commente-t-il ses œuvres. Celles-ci ont été suivies de celles de Najia Benjelloun et de chorégraphies orientales avant de céder la place aux créations des stylistes Samira Mhaidi et Imane Tadlaoui Faouz qui a eu recours à des couronnes asiatiques fort appréciées par le public.

Des caftans de guerrières

La créatrice qui s’est distinguée davantage lors de l’événement, c’est Amal Belcaid dont les tenues ont été également applaudies par le public. Bien qu’elle ait choisi le «Colosseo de Rome» (Colisée), elle s’est distinguée par ses tenues. «Dans cette collection je voulais me démarquer en choisissant le Colosseo de Rome en optant notamment pour les femmes gladiatrices, celles qui ont combattu dans les arènes romaines», révèle-t-elle. Pour cette styliste, qui dit avoir gardé son style tout en introduisant des changements dans cette collection, ces femmes lui rappellent sa personne et la femme courageuse et persévérante d’aujourd’hui. «Nous sommes vraiment des guerrières et combattantes, nous sommes des gladiatrices. J’ai apprécié ces femmes. J’ai vu des documentaires et des films et lu des livres à propos d’elles.

Ce sont des femmes qui ont existé dans l’histoire de l’antiquité romaine dont on ne parle pas énormément hélas», détaille-t-elle. Pour expliquer sa démarche, Amal Belcaid indique avoir emprunté à ces femmes les jupes qu’elles portaient. «Je les ai directement brodées sur le caftan. En portant celui-ci, on a l’impression que c’est une jupe alors que c’est une broderie en trois dimensions», explicite-t-elle. Aussi, la styliste dit avoir pris beaucoup de détails comme les cordes que ces femmes mettaient autour de leurs tenues. Pour sa part, Amal Belcaid a utilisé ces cordes comme «chmarat».

«J’ai également intégré des pièces de monnaie anciennes que j’ai commandées pour les imprimer de la même manière. J’ai mis des chaînes, des têtes de lions avec des plastrons, des motifs de broderie de l’époque romaine que j’ai sortis des armures. J’ai également mis des accessoires dans les pieds comme les sandales qu’elles portaient», détaille-t-elle. Dans l’ensemble, la styliste a gardé sa broderie 100% main en alliant la broderie inspirée de l’époque romaine avec celle traditionnelle marocaine qu’elle dit adorer. «Nous devons garder notre broderie», enchaîne-t-elle en rappelant que la ligne de ses coupes est homogène. Dans ce sens, elle énumère les tenues avec des ouvertures au niveau du buste, du dos, de la taille au bas d’autres et au niveau des manches.

Quant aux couleurs, elle dit avoir choisi des tissus s’apparentant au bronze, au vert bouteille et avoir eu recours à des pierres semi-précieuses en couleurs naturelles. «Si je fais des caftans ordinaires, je ne dois pas être ici. Je travaillais jour et nuit. Quand je dormais je me rêvais en train de travailler. J’ai vécu comme une gladiatrice pour travailler. Parfois il m’arrivait même de pleurer», confie-t-elle en rappelant que c’est sa quatrième fois à Caftan auquel elle ne participe pas chaque année. Ainsi, les tenues des stylistes Hadia Berrada Benjelloun, Nadia Boutaleb, Zineb Lyoubi Idrissi, Safae Ibrahimi, Mounia Amouri, Imane Ouchan, Salma Debbagh et Ghita Essakalli se sont enchaînées. Entre-temps, les performances d’autres artistes dont Manal Benchlikha se sont poursuivies lors de ce show dirigé artistiquement par Malika Zaidi et qui a continué à faire rêver, en 80 costumes, pendant environ deux heures.

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Un événement fidèle à la cause humaine

Caftan, associé à SOS Villages d’Enfants, ne cesse d’accompagner cette association. Selon Béatrice Beloubad, directrice nationale de cette association, ce partenariat sert à SOS Villages d’Enfants pour faire rayonner son action et sensibiliser à celle-ci. «Caftan est un événement organisé par un groupe de presse. En tant qu’association, nous avons besoin des médias pour pouvoir faire connaître l’association et ce qu’elle fait», explicite-t-elle. Selon ses dires, SOS Villages d’Enfants a besoin des médias pour relayer ses actions et expliquer la raison de la recherche de fonds par une association.

«C’est pour sensibiliser les gens pour qu’ils viennent participer au financement en prenant en charge des enfants dont nous sommes responsables», enchaîne-t-elle. Par rapport à Caftan, l’association a concrètement une retombée presse comme le précise Mme Beloubad. Lors de l’événement, un groupe d’enfants grandissant au village d’Ait Ourir près de Marrakech vient de visiter les coulisses de Caftan pour connaître les métiers de la mode et du journalisme. Cela ouvre, selon ses dires, l’esprit des enfants pour adhérer à des opportunités et s’insérer dans la société. «Caftan nous amène une notoriété et nous permet de contacter les gens qui viennent à la soirée», détaille-t-elle. La directrice rappelle que l’association a un système de financement qui est le parrainage individuel. «Ce sont des gens qui peuvent s’engager et peuvent donner des petites sommes. Cela va tout changer de la vie de nos enfants. C’est pour cela qu’il faut qu’il y ait des moments de rencontre pour expliquer les occasions de s’engager. Au Maroc, il y a une vraie culture de la solidarité, parfois il y a des gens qui veulent aider mais ne savent pas comment s’y prendre. Nous leur donnons une opportunité», ajoute-t-elle. Mme Beloubad annonce également les prochaines initiatives de son association. Ainsi, SOS Villages d’Enfants organisera des portes ouvertes aux villages le 1er mai prochain. Le 24 mai, l’association organisera un ftour au niveau de chaque village dans les régions où l’association est présente.

Ainsi, les parrains et marraines peuvent voir les infrastructures et les enfants. Le 27 avril à Casablanca, SOS Villages d’Enfants organisera une soirée caritative avec une vente aux enchères pour sensibiliser à la cause de ces enfants. «Nous essayons d’être une association très transparente. Ce qui importe c’est aussi la confiance. Plus on aura du soutien, plus on pourra accueillir d’enfants. Au Maroc il y a encore des enfants qui ont beaucoup de besoins», estime-t-elle. La directrice ainsi que sa structure sont également convaincues que la place d’un enfant c’est dans une famille d’accueil. «Il faut lutter pour qu’il n’y ait plus d’orphelinat en plaçant des enfants dans une famille en toute quiétude. Ce qui nous préoccupe ce sont les enfants. Faire du social ce n’est pas faire de la charité», conclut-elle.

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