Culture

La Russie s’équipe en tanks et missiles… gonflables

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Parmi les tanks, avions ou missiles de l’armée russe se trouvent des leurres: la Russie s’est dotée depuis des années de d’armements gonflables, dans le but hypothétique de devoir tromper l’ennemi. Dans un atelier de Khotkovo, à une cinquantaine de km au nord-est de Moscou, les employés du fabricant de ces leurres grandeur nature s’activent pour répondre aux commandes de leur principal client, l’armée russe. Rousbal, entreprise fondée en 1993, reproduit aussi bien des tanks T 80 que des missiles S-300 ou des avions de chasse, pour un prix tenu secret. «Ces engins sont efficaces pour tromper l’ennemi, ils protègent les véritables équipements en faisant diversion», explique Victor Talanov, directeur de l’usine, qui fabrique également des châteaux gonflables et autres objets gonflables destinés aux enfants. La technique des leurres existe en fait «depuis la Seconde Guerre mondiale», rappelle le directeur de l’entreprise. Les Alliés avaient notamment massé alors des leurres face au Pas-de-Calais (nord de la France) pour faire croire au régime hitlérien que c’est là qu’ils préparaient le débarquement qui eut en fait lieu plus au sud, en Normandie. Selon les employés de Rousbal, il est très difficile, à distance, de distinguer un vrai tank d’un faux. Les équipements fabriqués sont par exemple équipés de dispositifs imitant l’empreinte thermique des véritables armements. «à hauteur d’un immeuble de 10 étages, si un vrai tank et un faux tank sont l’un à côté de l’autre, on ne fait presque pas la différence. D’autant plus que nos machines dégagent la même chaleur que les vraies et émettent les mêmes ondes radio», explique Lioudmila Stepanova, chef technique chez Rousbal. Autre point positif, ces leurres gonflables sont très faciles à déployer. Un tank se gonfle par exemple en quelques minutes. La Russie n’est d’ailleurs pas la seule à avoir recours à ces faux équipements. Des pays comme la Chine ou le Canada en disposent également. Mais Rousbal affirme que ses armements gonflables sont bien plus performants. Ses tanks ne pèsent ainsi que 90 kilogrammes. «Avant, on devait gonfler la maquette et la boucher comme un matelas pneumatique. Maintenant, de l’air est insufflé en permanence dans le tank. Ce qui nous permet d’utiliser des matériaux plus légers, qui se gonflent plus vite et qui sont plus résistants aux coupures», indique M. Talanov. Il souligne n’avoir aucune information sur l’usage fait par l’armée russe de ces faux chars d’assaut ou missiles. Vingt ans après la fin de la guerre froide et de la course aux armements avec les Etats-Unis, la Russie peine à maintenir à niveau une armée aux équipements souvent vieillissants. Moscou a annoncé fin février un vaste plan de modernisation de près de 500 milliards d’euros, prévoyant d’ici à 2020 d’équiper ses forces de huit sous-marins nucléaires et de centaines d’avions de combat.

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