Culture

La tutelle organise les premières Assises sur «les industries créatives et culturelles» en octobre : Vers l’élaboration d’un modèle purement marocain

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La rentrée du ministère de la culture et de la communication et devait être très chargée. Entre autres à cause de l’organisation des premières Assises sur «Les industries créatives et culturelles» en octobre à Rabat.

Un événement qui constitue une occasion pour approfondir le débat sur diverses questions liées à ces domaines. Lors d’une table ronde préparatoire de ces Assises organisée récemment à Rabat, le ministre Mohamed Laaraj a relevé que son département a adopté «une approche fondée sur la communication positive avec l’ensemble des acteurs concernés par la production artistique et créative dans toutes ses étapes, dans le cadre de cette manifestation». Dans ce sens, il considère que les recommandations générées de ces premières Assises nationales sont de nature à contribuer à «l’élaboration d’un modèle purement marocain des industries culturelles et ce, en parfaite harmonie avec les composantes de notre identité, nos cultures et l’authenticité de nos valeurs». Qu’entend-on par industries culturelles et créatives ? Quels sont leurs bienfaits ? Détails.

Dans les années quatre-vingt-dix, le concept d’industries créatives voit le jour en Australie puis se développe au Royaume-Uni. Ces industries ont été définies comme «toute industrie qui a pour origine la créativité individuelle, l’habileté et le talent et qui a le potentiel de produire de la richesse et de l’emploi à travers la création et l’exploitation de la propriété intellectuelle». En effet, le terme «industries culturelles», selon l’Unesco, regroupe des «industries relatives à la fois à la création, à la production et à la commercialisation de contenus créatifs de nature culturelle et immatérielle. Elles incluent l’édition imprimée et le multimédia, la production cinématographique audiovisuelle et phonographique, ainsi que l’artisanat et le design. En complément, le terme «industries créatives» fait référence à un ensemble beaucoup plus large d’activités, qui en plus des industries culturelles, comprend toutes les activités de production culturelle ou artistique».

Un générateur de richesse

L’industrie culturelle et créative nationale s’inscrit ainsi comme un véritable secteur économique et générateur de richesse, derrière lequel se tiennent des métiers, une économie, et un potentiel de croissance. Cela est démontré grâce à une étude réalisée en 2016 par le ministère de l’économie et des finances. Les conclusions ont démontré l’immense potentiel des industries culturelles en termes de croissance, d’emploi, d’inclusion territoriale, et d’échanges de biens et de services. En effet, l’étude a montré que «les établissements industriels marocains opérant dans les activités ayant trait à l’économie créative tels que l’artisanat, audiovisuel, création, design, médias, édition et publication réalisent un chiffre d’affaires de 17,2 milliards de dirhams, soit 5% du chiffre d’affaires total des industries de transformation». Par ailleurs, les industries créatives emploient un effectif permanent de 38.953 personnes, soit 7% de l’emploi permanent total des industries de transformation et ce, en baisse moyenne de 1% depuis 2000 contre +1,7% pour les industries de transformation globalement.

Un levier de développement durable

Outre leurs bienfaits économiques, les industries culturelles peuvent être la cible majeure de politiques visant un développement durable sur le plan économique et culturel.  Dans son dernier rapport «Repenser les politiques culturelles», l’Unesco a appelé à intégrer la culture dans le développement durable. «L’impact environnemental de la production culturelle et de la pratique artistique elle-même n’est pas suffisamment pris en compte par plusieurs pays. Il est toutefois important de remarquer que les autorités municipales s’engagent dans de nouvelles directions à ce sujet : des villes du monde entier étudient des moyens innovants de favoriser le développement durable par le biais des industries culturelles et créatives».

Un créneau à exploiter

Nul ne contesterait la place essentielle qu’occupent, aujourd’hui, les industries culturelles dans notre espace mondial. Il est alors nécessaire de tenter d’en comprendre les enjeux et d’en assumer les défis. Il faut des politiques publiques fortes, abordant les nouveaux défis posés par le numérique et valorisant les compétences et les ressources. Faire que les créateurs puissent se consacrer à l’acte de création.

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Le ministère et la FICC s’allient pour le rayonnement culturel du Maroc

Une convention de partenariat a été signée, à Rabat, entre le ministère de la culture et de la communication et la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) afin d’élaborer une vision pour la promotion du rayonnement culturel du Royaume à l’échelle nationale et internationale. Ce partenariat vise à favoriser une coopération accrue entre le ministère et la FICC en vue de mettre en place des approches propres à stimuler le rayonnement du Maroc par le biais d’actions centrées sur la valorisation et le développement de son capital culturel matériel et immatériel. Signée par le ministre de la culture, Mohamed Laaraj, et la présidente de la fédération, Neila Tazi, la convention permettra aux deux parties d’agir pour la mobilisation et l’intégration effective de tous les acteurs culturels des différentes régions du Royaume, avec un accent particulier sur la formation des jeunes dans les métiers culturels et artistiques. Elle porte aussi sur l’organisation prochaine des premières Assises nationales sur les industries culturelles et le développement de la création, ainsi que sur les mécanismes d’établissement d’un partenariat solide et durable entre les secteurs public et privé.

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