Culture

La vente des livres scolaires d’occasion, une aubaine pour étudiants et revendeurs

© D.R

La vente des livres scolaires d’occasion, un commerce à part. Au début de chaque rentrée scolaire, les vendeurs des livres d’occasion occupent des places de premier choix dans les souks pour exposer leurs marchandises. 
L’horloge indique 10h. On est à El Karéa, un grand souk populaire à Casablanca qui ne manque pas, de vibrer au rythme de la rentrée scolaire. Dès 10h 30, plusieurs «commerçants» commencent à s’installer aux abords du souk en étalant par terre des livres tous niveaux scolaires confondus. Un commerce saisonnier qui apparaît juste le temps que dure la préparation de la rentrée scolaire, à condition, bien évidemment, que le ministère de l’éducation ne change pas le programme scolaire. «S’il vous plaît! Est-ce que je peux trouver chez vous le manuel de l’éducation islamique troisième année primaire?», demande un jeune homme à un vendeur de livres. Ce dernier se précipite vers son client potentiel en répondant : «Viens par là! approches! j’ai ce que tu cherches. Le voilà. Il est toujours de bonne qualité. Je te le vend à 10 dirhams alors qu’il vaut encore plus chez les libraires». L’acheteur semble être satisfait, mais -la coutume commerciale marocaine l’exige- il faut marchander, alors il propose au vendeur 7 dirhams seulement. Celui-ci accepte cette contre-offre qui lui paraît raisonnable et le marché est conclu. Ce genre de transactions se répète tout au long de la journée. Les prix des livres varient selon leur qualité, et il est possible de négocier les prix contrairement qu’auprès d’une librairie où les prix sont fixés d’avance et demeurent ainsi à l’abri des négociations traditionnelles.
En dehors du souk d’El Karéa, les vendeurs des livres d’occasion prolifèrent dans plusieurs endroits à chaque rentrée scolaire. Au quartier Aïn Chock, c’est au «Souk populaire» que se passe l’affaire. «Je ne reproche rien aux vendeurs des livres scolaires même si, comme vous le remarquez, cela a un impact direct sur les ventes des livres neufs. Les prix des livres ont considérablement augmenté. C’est en quelque sorte la raison qui explique l’épanouissement de ce commerce saisonnier», précise un propriétaire d’une librairie à Aïn Chock, d’un ton austère qui dissimule son mécontentement. «L’achat de livres d’occasion est pour moi une contrainte et non un libre choix. J’ai mon Bac cette année et le pouvoir d’achat de mes parents est très limité, d’où l’obligation de me procurer ces livres. Mais bon, quelle est finalement la différence entre un livre usé et un autre neuf ? Je n’en vois aucune», affirme Yassine, un jeune étudiant casablancais venu à El Karéa se procurer le programme de l’année scolaire en cours. Parmi les vendeurs qui sont arrivés tôt pour étaler leurs marchandises, figure Chafik, un étudiant qui est déjà sur place afin de vendre ses anciens livres et pouvoir, par la suite, se procurer ceux de l’année en cours. «J’ai pris l’habitude chaque année d’exercer cette activité. C’est un petit commerce qui me permet de couvrir la totalité des frais de ma scolarité», affirme-t-il.  Outre la vente des manuels d’occasion, un autre procédé permet aux jeunes étudiants de se procurer les livres, mais cette fois-ci sans être obligé de conclure des ventes. Il s’agit du troc. Le procédé est très simple. C’est, en quelque sorte, échanger ses livres contre ceux d’une autre personne. L’opération se fait soit dans des lieux publics soit entre amis. Ainsi, à Aïn Chock, un petit souk réapparaît chaque année pour abriter la foule des échangeurs.
C’est en quelque sorte un forum estudiantin qui permet aux jeunes d’échanger leurs programmes scolaires sans dépenser un dirham. Toutefois, l’opération nécessite des fois l’intervention de la liquidité pour régler des transactions. «Les Marocains sont solidaires entre eux. J’échange toujours mes livres contre ceux de mes amis. En fait, j’ai pris même l’habitude de remettre mon programme de l’année à une voisine que je devance d’une année. Elle me procure pour sa part les livres qu’il me faut et ainsi de suite», a déclaré Sofia, une jeune casablancaise.
Par ailleurs, à côté d’étudiants qui vendent ou échangent leurs livres pour pouvoir se procurer d’autres et aller de l’avant dans leurs études malgré les contraintes financières, il existe d’autres revendeurs qui exposent tous les outils scolaires, notamment les cartables, les cahiers, les stylos, etc. et pour qui la rentrée scolaire est une aubaine pour se remplir les poches.

Articles similaires

Culture

Un appel à candidatures vient d’être lancé / FIFM 2024 : A vos films !

Le Festival international du film de Marrakech (FIFM) lance un appel à...

Culture

«Jam Show» sur 2M : elGrandeToto et Dizzy Dros président le jury

Elle vise à promouvoir les talents émergents de la scène rap marocaine

Culture

Villes intelligentes : Seconde édition du salon pédagogique, cette fois-ci à Agadir

Après Casablanca c’est au tour de la ville d’Agadir d’accueillir la seconde...

Culture

Elle présente ses œuvres pour la première fois au Maroc: L’artiste internationale Myam expose à l’espace «Cowork & Live»

L’espace «Cowork & Live», situé à Casablanca dédié à la synergie créative,...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus