Culture

Lahcen Fikri ou la peinture à corps et à cri

Des chemins non parcourus s’ouvrent toujours aux peintres autodidactes. Ils peuvent certes avoir une culture plastique, mais ce n’est pas de cette culture qu’ils tiennent leur amour de la peinture. Ils sont étrangers aux théories et aux querelles sur l’art, et c’est en praticiens qu’ils apportent des réponses à ceux qui les questionnent à propos de leur oeuvre.
Lahcen Fikri fait partie de cette race de peintres. Il exerce la peinture avec passion, apprend les techniques en peignant. «Je n’ai jamais de thème préalable en tête. Je plonge dans la peinture et je la laisse me mener où elle veut». Cette façon de faire présente des parentés avec les improvisations jazz. Et Fikri est justement musicien.
La prochaine exposition de l’artiste rassemblera aussi bien la musique que la peinture. Des tableaux défileront devant des gens assis. Le défilé des tableaux sera accompagné par une musique originale composée par l’artiste. Cette idée lui est venue le jour où manquant de support, il a peint un tableau au verso. L’exposition actuelle montre trois tableaux qui sont peints face et profil. D’autre part, certaines toiles de Fikri sont réellement belles. Elles se caractérisent par des dégradations de couleurs, leur surface est striée, estampée par une spatule. On y voit des ouvertures.
Lahcen Fikri se livre entier dans son art. Il ne craint pas de libérer ses phantasmes. «Peindre me fait du bien. C’est une thérapie, une façon de m’extérioriser. C’est aussi ma seule façon d’exprimer ce que je ne peux pas dire». Ce peintre ne donne pas au demeurant de titres à ses tableaux : il ne veut pas orienter la lecture du spectateur. Lahen Fikri est né en 1964 à Casablanca. Il a aujourd’hui sa première exposition importante à la galerie Titila. Ses oeuvres laissent présager un grand avenir à ce peintre. À la question qu’il existe des peintres qui commencent à exposer et s’arrêtent par la suite, se perdent dans la nature. Il répond : «moi, je ne peux pas m’arrêter. Arrêter de peindre, c’est comme m’arrêter de respirer».

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