Culture

L’Apartheid vu par un homme ordinaire

En compétition au dernier festival de Berlin, Good Bye Bafana sort aujoud’hui dans quelque 300 salles en France et au Mégarama de Casablanca et Marrakech.
Si certains ont salué le jeu de l’actrice allemande Diane Kruger, d’autres ont reproché à "Good Bye Bafana" d’être trop anecdotique et de ne pas rendre justice à l’exceptionnelle carrure politique du fondateur de l’ANC, élu président de l’Afrique du Sud après avoir passé 27 ans derrière les barreaux. Pour Bille August, qui s’est inspiré du témoignage du geôlier de Mandela, James Gregory, publié sous le titre "Le Regard de l’antilope" au début des années 1990, il s’agissait de faire un film "aussi objectif que possible" sur l’apartheid, à travers le portrait d’un Afrikaner ordinaire. "Good Bye Bafana" raconte comment ce défenseur de la ségrégation raciale, embauché pour espionner son prisonnier car il parlait xhosa comme lui, s’est peu à peu laissé gagner par l’admiration pour Mandela, qui défendait ardemment l’égalité entre Noirs et Blancs au prix de sa liberté. En se rapprochant de son prisonnier, James Gregory, incarné par Joseph Fiennes, a pris le risque de tout perdre: son emploi, sa place dans la société sud-africaine, et l’amour de sa femme Gloria (Diane Kruger), dit le film. «Ce que je trouve intéressant dans cette histoire, c’est que Nelson Mandela est vu à travers les yeux d’un homme peu éduqué, sans conscience politique, un père de famille partisan de l’apartheid», expliquait Bille August à l’AFP, lors du festival de Berlin. Sur Robben, une île-pénitencier aujourd’hui devenue un musée, «on lui confie Nelson Mandela, qui est pour lui un terroriste comparable à un Ben Laden tel qu’on le voit aujourd’hui, mais peu à peu une relation spéciale se développe entre eux, qui n’est pas de l’amitié, et il commence à changer», disait-il.
Basé sur cette relation particulière, le film ne fait apparaître Mandela et les théories politiques du Congrès national africain qu’au second plan du récit, ce qui a été abondamment reproché à August.

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