Culture

Le «8mars», fruit d’un combat de longue haleine

© D.R

À une année du centième anniversaire du «8 mars», il faut dire que la femme a fait des pas de géant dans sa quête de liberté, de revendication. Partant des premières manifestations d’ouvrières qui se battaient pour accéder à leur droit au vote ainsi que la reconnaissance du genre féminin, à aujourd’hui où elles constituent une tranche indissociable de la société et du pôle de décision dans le monde politique dans tout pays, la femme se «fête» chaque 8 mars, ce qui représente un signe fort pour elle et une traduction pertinente de ses acquis.
Parler ici des ouvrières n’est pas un fruit du hasard. En ce sens que la première fois où fut abordée la question de journée internationale de la femme, c’était à l’occasion de la «conférence internationale des femmes socialistes», à Copenhague en 1910, sur une proposition de Clara Zetkin, représentante du Parti socialiste d’Allemagne.
Et la lutte a été longue, acharnée, et de tous les jours. Chaque fois qu’une femme se trouvait évincée pour trouver un travail, pour participer à une prise de décision, pour avoir le droit à la parole, à la manifestation d’intérêt ou de refus, le même combat ressurgissait. Il ressurgit encore, par ailleurs, dans nombre de pays ou de sociétés. Histoire de croyances, de sexisme, de machisme, le tout se rejoint pour faire du genre féminin, un genre superflu, inférieur, et radié.
Cette journée est celle de la commémoration de l’histoire de femmes combattantes, qui ont tracé par leur lutte, l’acheminement de l’histoire pour accéder au piédestal réservé au seul sexe masculin et y trouver place. Certaines versions soutiennent que, déjà, dans l’Antiquité grecque, Lysistrata aurait lancé une «grève sexuelle» contre les hommes pour mettre fin à la guerre. Pendant la Révolution française, aussi, des Parisiennes marchaient sur Versailles en exigeant le suffrage des femmes dans leurs appels à la «liberté, égalité, fraternité».
Ce droit, cette lutte, ont plus tard été déclinés en revendication de l’égalité des sexes. Le monde en fut, ainsi, agité. Les manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre elles et les hommes, se multipliant dès la fin du XIXe et au début du XXe siècles, période marquée par une montée en puissance de la production industrielle, et une croissance démographique explosive et des idéologies radicales. Plus précisément, c’est à partir de 1911 que des manifestations furent organisées en Autriche-Hongrie, au Danemark, en Suisse, en Allemagne, puis les années suivantes en France, aux Pays-Bas, en Russie et en Suède. La date n’est tout d’abord pas fixe, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met définitivement en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier. Plus tard, en 1977, cette date du 8 mars est reconnue, officiellement, par les Nations unies en tant que «Journée internationale des femmes». 
Aujourd’hui, chaque année, cette journée est l’occasion de faire le bilan des acquis et de la situation des femmes de par le monde. Les mouvements associatifs, créés en continuité avec cette lutte, clament leurs revendications, dans le but de voir la situation de ce sexe améliorée, rétablie. Citons une autre date clé. Au sommet mondial des Nations unies de 2005, tous les gouvernements ont admis communément que «ce qui est un progrès pour les femmes est un progrès pour tous». Autre preuve irréfutable que la femme s’est forgé une place indéniable dans les sociétés. Mais, qu’en est-il de l’application ?
Tout comme les droits humains, d’ailleurs, les droits féminins ont encore de grands pas à faire. Ne pas en être conscients, c’est passer à côté de la conscience, de la reconnaissance. Au-delà de cette journée consacrée à la femme dans toute sa définition, son identité, il faut être sensible au fait que reconnaître le genre c’est reconnaître et accepter l’humanité dans toute sa complexité et sa différence.

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