Culture

Le cinéma espagnol débarque à Rabat

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Invité d’honneur du 5ème Festival international du film de Marrakech (FIFM, du 11 au 19 novembre), le film espagnol recevra également un hommage à Rabat. La salle 7ème Art de la capitale abritera, du 9 au 16 du mois courant, le premier Festival du cinéma espagnol moderne (FCEM). Deux hommages presque simultanés viennent ainsi récompenser un cinéma espagnol qui, depuis les années cinquante du siècle précédent, a connu une percée remarquable. L’Institut Cervantés de Rabat, organisateur du Festival, propose un tour d’horizon des films produits et réalisés dans les quatre dernières années. En plus de la projection de sept longs-métrages, le même Institut prévoit plusieurs rencontres-débat autour d’une sélection d’œuvres et de réalisateurs espagnols connus et reconnus. A l’affiche, les cinéphiles pourront regarder et apprécier «Dragon Hill» d’Angel Izquierdo, «Hector» de Garcia Querejeta, «En 7°Dia» (Au 7ème Jour) de Carlos Saura, «Crimen Perfecto» (Crime parfait) d’Alex de la Iglesia», «Para que no me vides » (Pour que tu ne m’oublies pas) de Patricia Ferreira, «Habana Blues» (Blues à la Havane) de Benito Zambrano, «Planta Cuarta» ( Quatrième étage) d’Antonio Mercero, «Dias de futbal » (Journées de football) de David Serrano, «Astronautas» (Astronautes) de Santi Amodeo et  «En la ciudad» (Dans la ville) de Cesc Gay.
En ce qui concerne le volet «Débat», il se focalisera, comme le titre de la manifestation l’indique, sur le parcours du cinéma espagnol moderne. En effet, les premiers jalons de ce cinéma ont été posés par Luis Bunuel et Salvador Dali ; le rôle pionnier qu’ont joué ces deux cinéastes a été de rompre avec le cinéma muet et d’inscrire la cinématographie espagnole dans la modernité. Simplement, à partir de 1929, ce cinéma succombera au diktat et à la logique de marché de la «Paramount» et plus globalement de la sacro-sainte «Hollywood». L’avènement de l’idéologie nationaliste avec l’arrivée au pouvoir du dictateur Franco en rajoutera aux difficultés d’un cinéma en train de chercher sa voie. La tendance fut à l’éloge du franquisme, traduit à travers plusieurs films dont «La Race» et «Franco, cet homme » de José Luis Saenz, «A moi la légion» de Juan Joselito, connu pour avoir été «l’enfant prodige du régime», pour ne citer que ces films jugés «politiquement inefficaces, socialement faux, intellectuellement infirmes, esthétiquement nuls et industriellement rachitiques».
Il aura fallu attendre l’arrivée de Bardem et Berlanga, réalisateur du film «Bienvenido Mr. Marshall» (qui fit date dans la deuxième moitié des années cinquante pour que le nouveau cinéma espagnol émerge. Mais ce n’est qu’à la fin des années soixante que ce nouveau cinéma espagnol s’affirme. En dépit de la censure, ce cinéma a pu donner l’image d’une Espagne «assoiffée de liberté». Les têtes de pont de ce nouveau cinéma sont, entre autres, Carlos Saura, Summers, Fons, Bodegas… sans oublier évidemment l’incontournable Pedro Almodovar dont la filmographie s’est nettement démarquée par une approche iconoclaste, mélangeant des scènes inspirées du réel et les formes narratives que l’on peut retrouver dans les comédies américaines et le mélodrame.

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