La civilisation japonaise montre ses atours au public marocain. Dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire des relations maroco-japonaises, l’ambassade du Japon a organisé une manifestation assez spéciale et forte en symboles. C’est la présentation, dimanche 2 avril au théâtre Mohammed V à Rabat, d’un pan de l’histoire millénaire du pays du soleil levant. Ceci à travers un exposé sur la calligraphie japonaise, le port du Kimono ainsi qu’une démonstration de la cérémonie du thé. Une délégation est venue spécialement du Japon pour donner un aperçu de ces aspects qui font partie intégrante de la civilisation nippone. Cette délégation est présidée par le professeur à l’université des Nations Unies à Pékin, Iwao Kobori. Après une intervention sur l’hospitalité, un dénominateur commun entre la culture japonaise et marocaine, l’ambassadeur du Japon au Maroc, Seigi Hinata, docteur, Huoko Horie, spécialiste de l’histoire de la calligraphie japonaise, a donné un aperçu sur la calligraphie japonaise. «Notre calligraphie a fait ses premiers pas dans l’apprentissage de la calligraphie chinoise», a-t-elle expliqué. Intervenant en japonais, la traduction a été assurée par la chargée des affaires culturelles à l’ambassade du Japon, Haruko Akaoka.
C’est au 8ème siècle, à l’époque de Nara que le pays du soleil levant a accueilli la calligraphie chinoise adoptée par l’aristocratie. Devant le public, une jeune fille se met à l’œuvre et écrit à l’aide d’une plume en bois : «tant de souvenirs me viennent à l’esprit fleur de cerisier». Pour rappel, cette fleur est presque devenue l’emblème national du Japon tellement elle est appréciée. D’une manière simultanée, la professeur énumère les différents genres de la calligraphie japonaise. «Il existe cinq types dans la calligraphie japonaise, Canji, Cana, mots courts composés de trois ou quatre caractères, poèmes et idéogrammes chinois et enfin calligraphie abstraite faite d’harmonie et de rythmes», souligne Huoko Horie. Elle ajoute : «ce qu’il faut apprécier dans la calligraphie japonaise c’est l’équilibre des traits qui doit créer un certain mouvement».
Aussi, ce qu’il faut retenir dans l’art calligraphique japonais c’est l’élément spiritualité. «Le but ce n’est pas d’écrire pour écrire, mais plutôt de rechercher la spiritualité, l’esprit zen» rappelle la spécialiste de la culture japonaise. Après l’exposé sur la calligraphie, s’en est suivi la démonstration du port du Kimono ainsi que la cérémonie du thé. Le Kimono qui a été présenté est celui de la cour impériale à l’ère Heian (8ème au 10ème siècle). À cette époque, cet habit traditionnel était porté sans aucune suspension. La partie inférieure du Kimono laissait traîner le tissu pour sur lever la taille. «Les gens à l’époque bougeaient très peu, pour ne pas dire pas du tout, c’est pour cette raison qu’on n’utilisait pas de ficelles», explique Huoko Horie. Aujourd’hui, les Kimonos se portent à l’aide d’une ceinture pour une raison utilitaire. Cette présentation au théâtre Mohammed V renseigne sur l’imaginaire et la symbolique de cette culture japonaise. Une culture où rien n’est là par hasard, mais où tout est suggéré, rêvé, sublimé.
La cérémonie du thé : entre art et symbole
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