Culture

Le jazz, saveur orientale

© D.R

Il a choisi le jazz comme langue, un jazz expressif, aux couleurs de cet éternel Orient qu’il chérit tant et qui semble ne jamais le quitter même s’il en est bien loin, étant installé à Paris. Une manière de dire sa double appartenance culturelle.
Un art d’être et un art tout court qui restent ouverts à toutes les autres formes d’expression artistique d’aujourd’hui, particulièrement le théâtre, la danse et le cinéma. Une phrase, signée par lui-même, en dit long sur sa propre conception de son art : « Je suis un musicien libanais qui s’inspire de tout ce qui l’entoure et surtout l’atmosphère. Pour moi, l’Orient, c’est le coeur et le jazz, le cerveau. Ma musique est le rapport entre les deux… ». C’est ainsi que se définit le saxophoniste et compositeur jazz libanais, Toufic Farroukh. Un artiste qui, avec son Absolut orkestra, a été l’invité de l’Institut français de Fès-Meknès et qui s’est produit hier mercredi à Fès avant de se produire, ce jeudi à l’IF Meknès et samedi à la Salle Mehdi Ben Barka de Rabat.
Peu connu dans le monde arabe, mis à part auprès d’une certaine élite d’initiés et dans son pays d’origine, le Liban, Farroukh n’en constitue pas moins un des piliers de l’expression jazz arabe. Pour lui, c’est une question de vocation. Ayant adopté le Saxophone comme instrument depuis son plus jeune âge, Toufic Farroukh a fait des études en musique au Conservatoire national de musique de Paris. Des études qui n’empêchent pas une liberté musicale propre aussi bien au style que joue l’artiste qu’à la quête même de ce dernier. D’ailleurs, dans les trois albums qu’il a enregistrés jusque là, il assume, loin de théories et des concepts, ses diverses influences et crée un univers personnel et authentique. Son premier album « Ali on Broadway » (1994), bien que très remarqué par les critiques spécialisées, n’a pourtant bénéficié que d’une audience limitée. Dans son deuxième album « Little secrets » (1998), des couleurs orientales surgissent çà et là et sous le dessin du jazz…Loin des mélanges artificiels auxquels bien des musiciens adeptes de la world fusion ne savent pas toujours résister. Le succès est au rendez-vous. La confirmation de son talent viendra avec son dernier opus, « Drab Zeen », où il se lance sur les traces de l’improvisation en éternel amoureux de jazz, de chants, de mélodies et d’instruments d’Orient. Toute sa musique est plus ou moins pétrie d’horizons divers. Le traditionnel, le jazz et l’électronique sont en quelque sorte la base d’une « rencontre de la provoque». Un instrument est mis en avant, un autre l’accompagne juste au-dessous, note après note, le suit exactement comme son ombre. S’opère alors un imperceptible glissement : tout en demeurant ombre, l’ombre se fait reflet. Un véritable travail d’ombre et de lumière. Un univers musical où se croisent ainsi oud, piano, darbouka, double basse et bien sûr les saxophones tenus par les maîtres de cérémonie. Le charme réside dans une idée fort simple : faire jouer à des instruments dits traditionnels des parties normalement dévolues à leurs alter ego occidentaux. Entre deux albums, ce musicien collabore régulièrement, en tant que compositeur, avec le département de danse moderne au CNR (Conservatoire national de région-Paris).
Bien que vivant à Paris, Toufic Farroukh suit attentivement les mouvements culturels émergeant dans un Liban pacifié qui réapprend à vivre. Auteur de la musique de nombreux films et documentaires sur son pays d’origine, il participe comme saxophoniste à plusieurs albums d’artistes, comme la chanteuse Feyrouz ou Ziad Rahbany.

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