Culture

Le journal d’Al Jazeera de Rabat a été «suspendu et non interdit»

© D.R

Le journal Maghreb que la chaîne satellitaire Al Jazeera diffuse à partir de Rabat n’a pas fait l’objet d’une interdiction. Selon  le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, ce programme a juste été «suspendu », dans l’attente que la chaîne de télévision régularise sa situation juridique. Cette précision intervient après l’annonce par la chaîne qatarie d’une information faisant état de l’interdiction par les autorités marocaines de son journal Maghreb. En effet, l’Agence nationale pour la régulation des télécommunications (ANRT) avait notifié à la chaîne la suspension de l’utilisation des fréquences de transmission qu’elle utilisait pour la diffusion de ses programmes. «La suspension a des causes techniques, la chaîne Al Jazeera devant impérativement régulariser sa situation juridique et technique avec la Haute autorité de la communication audiovisuelle» (HACA), a indiqué le ministre de la Communication. Interrogé sur la part de la Haute autorité de la communication audiovisuelle dans cette mesure à l’encontre du bureau d’Al Jazeera à Rabat, Naïm Kamal, membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a indiqué que «l’ANRT a agi dans le cadre de ses prérogatives puisque l’utilisation d’une station DSNG qui relaie le bureau de Rabat par satellite au siège de la chaîne à Doha relève de sa compétence». Invité à s’exprimer sur l’origine du problème, Naïm Kamal a expliqué que le bureau d’Al Jazeera «relève du régime de l’accréditation des correspondants étrangers à l’instar des agences de presse et c’est à cette fin qu’il utilisait au début les moyens de la SNRT alors encore RTM. Je pense  que dans un souci d’autonomie la chaîne qatarie a décidé d’acquérir le DSNG. Si mes souvenirs sont bons, c’est à cette fin qu’elle a obtenu un accord temporaire de faire entrer son matériel. A partir de 2007, Al Jazeera a commencé à produire au Maroc un journal télévisé transmis au siège à Qatar. La chaîne est ainsi  passée d’un simple bureau de correspondance à une situation de quasi opérateur produisant régulièrement de journaux télévisés».
Selon Naïm Kamal, ce changement  de statut pose problème ave la loi marocaine sur l’audiovisuel qui nécessite entre autres la constitution d’une société anonyme de droit marocain et la soumission à la contrainte d’un cahier des charges et l’observance d’un certain nombre de réglementations sur le pluralisme, les droits des enfants, la publicité… etc,  ainsi que des normes éthiques et déontologiques qui s’appliquent aujourd’hui à l’ensemble des opérateurs audiovisuels au Maroc qu’ils soient publics ou privés.  «Dans le cas d’Al Jazeera une autre complication juridique intervient, à savoir comment astreindre à un cahier des charges une heure d’un programme qui en compte vingt quatre produit et diffusé à partit d’un territoire étranger», a-t-il ajouté. 

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