Culture

Le Melhoun en fête dans le Tafilalet

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Après le Festival des musiques du désert et le Moussem de Tan Tan, c’est au tour d’un autre événement de venir animer la scène culturelle nationale. Il s’agit là du Festival Sijelmassa du Melhoun. Cette manifestation artistique aura lieu dans les villes d’Errachidia, Erfoud et Rissani du 11 au 13 novembre 2005. Initié par le ministère de la Culture, en partenariat avec la province d’Errachidia, ce festival est l’occasion de redécouvrir les vraies racines de l’art du melhoun. Ce patrimoine musical est connu pour être très pratiqué dans la région de  Meknès mais, en fait, le melhoun a pris ses racines dans le sud-est marocain. Ce mode musical traditionnel est, en effet, très enraciné dans Errachidia, Erfouf et Rissani. Les spécialistes et les musicologues sont unanimes à déclarer que c’est bel et bien dans les confins du désert que le melhoun est né. Cette naissance a été presque commandée, voire préméditée par les paysages poétiques du sud-est. C’est au milieu des dunes de sable éternelles et des oasis que les nomades improvisent des poèmes en chantonnant des phrases rythmées, d’où le nom de «Melhoun» (paroles rythmées).
Le musicologue et chercheur Said Meftahi avait déclaré dans l’une de ses interventions que lorsqu’on parle de melhoun, on ne peut s’empêcher de remonter à ses racines nomades. «Lorsque nous évoquons la poésie du Maroc, nous ne pouvons omettre de citer l’école des origines, toujours vivante aujourd’hui ; oasis ombragée qui apparaît du plus loin dans le désert ; l’école qui a donné toute sa créativité au Maroc ; l’arbre aux fruits abondants qu’est le melhoun». C’est dans la région du Tafilalet que sont issus les grands poètes qui en immigrant vers les grandes villes du Maroc, permirent à cet art de rayonner avec le soutien d’un corps d’artisans. Et dans son explication de ce style musical séculaire, Said Meftahi souligne que «l’art du melhoun ne se résume pas de la poésie exprimant des sentiments, il est une part vivante de l’histoire du Maroc, c’est lui qui a instruit ses enfants, qui a appelé les Marocains à s’attacher à tout ce qui est beau».
Et d’ajouter : «Il est aussi la seule forme d’art – je dis bien la seule – qui a joué à la perfection le rôle de trait d’union entre le passé et le présent de notre peuple, que ce soit sur le plan de l’espace ou des différentes cultures». Le festival de Sijelmassa propose pour l’édition 2005 une sélection des meilleures troupes de Meknès, Erfoud, Salé, Azemmour, Errachidia, Taroudant et Casablanca. Le programme prévoit aussi une conférence sur le thème  «Le melhoun et le théâtre», animée entre autres par Abdelmajid Fennich, Abderrahmane Krombi et Salem Abdessadeq. Le melhoun, forme des plus élaborées en matière de versification en arabe dialectal marocain, constitue un vaste répertoire de poèmes que perpétue une tradition de chants et de manuscrits. Une tradition séculaire que le festival de Sijelmassa se propose de revisiter.

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