Culture

Le nouveau départ médiatique

Plus qu’honorable. C’est ce que l’objectivité impose de dire quant au bilan du gouvernement Youssoufi sur le plan médiatique. Les quelque cinq années qui se sont passées depuis que Feu SM Hassan II a confié à Me. Youssoufi les charges de la primature auront été marquées par des changements de fond sur le plan médiatique. Que l’on puisse ou non les mettre tous à l’actif du gouvernement ne change rien au résultat. L’essentiel étant que la scène médiatique nationale se soit parée de nombre de nouveaux titres, d’une certaine liberté d’expression qui a parfois dérapé, et d’un nouvel arsenal juridique qui réglementera la vie des médias.
Sur le plan des médias audiovisuels, les cinq années d’alternance auront été marquées par le retour sous le giron de l’Etat de la chaîne de télévision 2M. Un sauvetage qui avait suscité bien des commentaires, beaucoup de voix d’étant élevées pour dénoncer, sous couvert de renflouage financier, la main mise de l’Etat sur un média, unique en son genre dans le monde arabe et en Afrique. Une autre lecture est évidemment possible, celle qui consacre un effort de l’Etat pour sauver un média stratégique, quitte, une fois que la chaîne 2M aura retrouvé son équilibre, à la privatiser.
Au niveau de la presse écrite, les cinq dernières années auront été marquées par une prolifération sans précédent de titres, toutes périodicités confondues. Cette effervescence s’est accompagnée d’une liberté de ton et d’expression qui ont parfois frôlé les limites constitutionnelles. C’est dans ce contexte que l’expérience de l’alternance a dû s’accommoder du voile que constituera longtemps l’interdiction par le Premier ministre de trois hebdomadaires «Le Journal», «Assahifa» et «Demain». Une décision, diront ses détracteurs, qui s’était appuyée sur l’article 77 du Code de la Presse et qui avait été en contradiction avec les engagements pris par le gouvernement en matière de protection des libertés fondamentales.
Le gouvernement Youssoufi aura à son actif également le nouveau code de la presse, adopté mardi 12 mars en session extraordinaire du Parlement. Au-delà du bras de fer suscité par le mode d’élaboration de ce texte entre gouvernement et Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), le texte consacre tout de même des avancées qui permettront un exercice plus libre de la profession de journaliste.
L’un des chantiers les plus attendus, car promis dès la première déclaration gouvernementale, est aussi celui de la réforme de l’audiovisuel. Le projet, inscrit à l’ordre du jour de la même session parlementaire, aura toutes les chances d’aboutir et de compter dans le bilan « médiatique » du gouvernement. Si ce texte abouti dans sa version actuelle, le PAM ( paysage audiovisuel marocain) s’enrichira de nouvelles sociétés nationales que seront devenus les établissement existants, à savoir la TVM, la Radio et la MAP. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) verra enfin le jour. Le monopole de l’Etat sera levé ouvrant la voie à de nouveaux intervenants dans le secteur de l’audiovisuel et de nouvelles licences de diffusion seront accordées.
Des mesures parmi beaucoup d’autres qui pourraient être portées à l’actif du gouvernement. Elles n’occultent certes pas les quelques régressions que beaucoup relèveront. Mais, elles consacrent néanmoins un nouveau départ du pays. Celui de la libéralisation des ondes.

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