Culture

Le pique-nique, un doux moment de rêve et d’évasion

© D.R

Enfin, le soleil fait son grand retour. Partisans des grands pique-niques à la Renoir, des belles nappes blanches étalées sur l’herbe fraîche, des randonnées de découvertes botaniques, sortez vos paniers en osier et déballez vos provisions. À l’ordre du jour, fuir la ville pour un instant de détente dans la nature. Nous sommes dimanche et le soleil s’est déjà levé sur la forêt de Bouskoura qui borde les périphéries de Casablanca. Un matin bercé par le gazouillis des centaines d’oiseaux squattant les arbres qui forment l’immense étendue de verdure. Déjà quelques visiteurs installent leurs campements pour la journée et les habitants des fermes environnantes sortent leurs bovins pour brouter une herbe encore mouillée de rosée. Mouhsine, père de famille, nous explique que «si je viens pique-niquer tôt, c’est pour profiter de l’air frais et du calme qu’offrent ces lieux. Je commence la journée par une petite ballade avec ma femme, les enfants préfèrent profiter de l’aire de jeux. Ensuite nous prenons un bon petit-déjeuner chez les autochtones». En effet, les jeunes de la région ont découvert un business lucratif chez les adeptes du pique-nique. Ils leur vendent des balades à dos de cheval, du thé, des crêpes, des légumes frais, des tours de vélos et des parties de balançoire. D’autres vendent des pots de fleurs ou des bouquets improvisés en souvenir de la journée. Mais encore, pour les habitués, il est impossible de rater une adresse incontournable. Une petite ferme au bout de la première allée de Bouskoura. La propriétaire a mis en place des tables et des chaises où les visiteurs viennent déguster un raïb à l’ancienne, avec du pain fait maison tartiné de beurre fermier. «Que demander de mieux? Ici, ça respire la nature, la détente et la douceur de vivre», déclare Mohamed, Casablancais de 58 ans bientôt à la retraite. Autre registre, «les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics». À la différence près de la chanson de Georges Brassens, ceux-là, prêtent une grande attention aux regards des gens et évitent de se faire prendre en flagrant délit par les garde-forestiers. «Tous les deux, nous habitons la région et comme nous sommes encore étudiants, nous n’avons pas toujours assez d’argent pour aller dans un café. Et si nous allons dans les jardins publics, nous risquons de rencontrer nos parents. Alors, en moto nous venons à Bouskoura pour rester tranquilles et boire deux verres de thé à quatre dirhams», expliquent Rafik et Aziza, deux adolescents brûlés par les feus de Cupidon. Espace de détente ou endroit pour laisser libre cours à ses élans amoureux, la forêt offre encore plus que cela. Elle est l’occasion de partager un repas champêtre, en plein air, en famille ou entre amis. Ainsi, s’évader en forêt évoque un moment de partage, de convivialité et de gastronomie. Souvent composé de mets froids, le pique-nique s’enrichit de plus en plus de viandes cuites à la broche ou au barbecue. Et il n’est pas étonnant de voir une bande de jeunes hommes s’offrir une journée pique-nique entre amis avec au menu un barbecue, des salades et des sodas. Ou encore des familles nombreuses venir déguster des sandwichs à la viande hachée grillée à l’instant. Seule tache noire sur le tableau, les risques d’incendie. Là encore, les garde-forestiers veillent. Des pancartes de sensibilisation et de mise en garde préviennent les visiteurs des risques d’incendie et expliquent comment un feu de forêt peut se déclencher. Écrits ou en visuels, les messages sont clairs et destinés à tout le monde, petits et grands. Alors les réflexes à avoir sont bien simples. Pour allumer un feu, il faut bien l’entourer de pierres, ne pas mettre à brûler des matières nocives et surtout l’éloigner des arbres et des feuilles mortes. Pour l’éteindre c’est une autre histoire, il faut absolument s’assurer qu’il n’y a plus une seule volute de fumée qui monte et ensuite l’enterrer pour étouffer les petites étincelles qui résistent. Des actes faciles et simples qui préservent la forêt et garantissent un environnement plus sain. Encore faut-il que le comportement des visiteurs soit citoyen et modèle. Ainsi, les pique-niqueurs sont invités à ramasser leurs restes de nourriture et leurs détritus, ne pas nuire à la faune et la flore de la forêt et préserver les bancs, les aires de jeux et toutes les infrastructures des lieux. D’ailleurs, la forêt est bien entretenue par les autorités locales. Des poubelles dans toutes les allées, des bancs en troncs d’arbres, des passages à thèmes pour ne pas se perdre et nombreuses attractions pour les plus petits. Ainsi, le pique-nique est un événement qui se définit par la réaffirmation du caractère social de l’espace commun. Par conséquent, que l’on soit entre amis, en famille ou seulement en amoureux, le pique-nique est une fête. Mettons dans notre panier et dans nos idées tout ce qu’il faut pour qu’elle soit réussie.

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