Le prix Nobel de littérature au sud-africain J.M. Coetzee

Coetzee, 63 ans, était un « éternel favori » pour le Nobel de littérature, mais ses chances semblaient contrariées par le prix qu’avait reçu en 1991 Nadine Gordimer, comme lui représentante de la minorité blanche d’Afrique du Sud, et dont l’oeuvre a également été hantée par l’Apartheid. Il succède à l’écrivain hongrois Imre Kertész, lauréat en 2002. Né au Cap en 1940, J.M. Coetzee commence sa carrière de romancier en 1974 et acquiert une renommée internationale en 1980 grâce au roman « En attendant les barbares » (« Waiting for the Barbarians »). Il reçoit le Booker Prize anglais pour « Michael K, sa vie, son temps » (« Life and Times of Michael K ») en 1983, puis pour « Disgrâce » en 1999. Son oeuvre est fortement imprégnée des idées et les comportements issus de l’Apartheid, qui, loin d’être locaux, revêtent un caractère universel. « En attendant les barbares » est à cet égard un bon exemple, l’Afrique du Sud étant omniprésente, mais jamais citée. « Coetzee n’applique jamais la même recette à deux ouvrages, ce qui contribue à la grande variation de son oeuvre », ajoute l’Académie suédoise. « Une lecture persévérante laisse apparaître, telle une formule répétée, les tribulations de ses personnages dans un vortex (tourbillon, ndlr), expérience que l’auteur juge nécessaire à leur rédemption. Ses héros sont pénétrés du désir de s’abîmer mais, de façon assez paradoxale, ils reprennent des forces en se dénudant de toute dignité externe », poursuit l’Académie. Sixième prix Nobel sud-africain, et deuxième prix de littérature avec Nadine Gordimer, J.M. Coetzee recevra 10 millions de couronnes suédoises (1,11 million d’euros). La remise officielle du prix a traditionnellement lieu, le 10 décembre, jour anniversaire du décès, en 1896 à San Remo (Italie), du savant suédois Alfred Nobel qui avait institué les prix portant son nom dans un testament rédigé l’année précédente à Paris.