Culture

Le prix Nobel Le Clézio se mobilise pour l’interculturel

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Le prix Nobel, «je pourrais comparer cela à un micro. On est entendu. Quand on n’a pas cette reconnaissance internationale, très souvent on parle et on n’est pas écouté», a expliqué le romancier lors d’une conférence de presse samedi à Stockholm où il a reçu son prix mercredi. «La littérature, c’est favoriser quelque chose dont on ne parle pas beaucoup qui est absolument indispensable qui est l’interculturalité. Toutes les cultures doivent communiquer entre elles, il ne doit pas y avoir de culture dominante. Il y a beaucoup de cultures dans le monde qui sont réduites au silence. Je suis un peu un militant de l’interculturel», a ajouté le romancier.
L’Académie suédoise avait expliqué en octobre dernier avoir choisi Le Clézio, 68 ans et qui a aussi la nationalité mauricienne, comme «l’écrivain de la rupture, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, l’explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante». «Je suis très honoré et je me reconnais dans cette description», a encore dit le romancier qui s’exprimait tour à tour en français et en anglais devant les journalistes réunis dans un des salons du Grand Hôtel de Stockholm. Il a souligné que pour lui la littérature avait une vocation d’universalité. «L’intérêt du prix Nobel ce n’est pas d’opposer les langages et les littératures mais de faire ressentir la cohésion qu’il y a entre des écrivains d’horizons très différents», a-t-il dit. «Au-delà des nations et au-delà des langues il y a une communication qui est commune», a ajouté Le Clézio qui recevra son prix des mains du roi de Suède, et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (930.000 euros). Cette conférence de presse ouvrait le marathon des cérémonies du Nobel qui vont durer toute la semaine à Stockholm pour tous les lauréats, 12 en 2008. Seul celui de la paix est remis le même jour, le 10 décembre, à Oslo.
Le romancier, venu en famille à Stockholm avec sa femme Jémia et ses trois filles, à prononcé dimanche le discours du récipiendaire devant l’Académie suédoise. Les cérémonies de la semaine du Nobel sont accompagnées d’une série de réceptions, de banquets et autres visites dans les écoles. «Oui, cela va être chargé. Je ne fais pas cela tous les ans», a confié dans un sourire Le Clézio en marge de la conférence de presse. Il s’est déclaré très heureux de partager le Nobel avec les professeurs français Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, lauréats du prix de médecine pour leurs travaux sur le sida. «Dans ma famille, il y a un culte très lointain pour Louis Pasteur», a dit le romancier, qui a évoqué son père médecin dans son livre l’Africain. Le Clézio jouit maintenant d’une véritable notoriété en Suède. «J’ai été abordé dans la rue. J’ai beau mettre un bonnet de ski, on me reconnaît. Mais les gens sont très discrets et j’apprécie beaucoup une certaine forme d’élégance dans les relations en Suède». Les derniers lauréats français de littérature sont l’écrivain d’origine chinoise Gao Xingjian en 2000 et Claude Simon, grande figure du Nouveau roman, en 1985.

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