Culture

Le trublion de la classe

© D.R

ALM : Comment évaluez-vous votre rôle dans le premier long-métrage de Noureddine Lakhmari, « Le regard » ?
Rafik boubker : Je me suis senti trahi dans « Le regard ». En suivant le film, projeté en avant-première, dernièrement à Casablanca, j’ai constaté qu’on a montré peu de chose de ce que j’ai déployé comme effort. Des scènes importantes et hautement symboliques ont été coupées. Résultat : le public ne cerne mon personnage que vers la fin du film. Et pour cause, la phase du montage a fait sauter cette scène où la croix de David s’est littéralement incrustée dans ma poitrine. Je joue dans « Le regard » le rôle d’un Juif marocain, mais cela n’a été perçu par le public que dans les dernières minutes de ce long-métrage.
Dans « Le regard », vous n’avez prononcé aucun mot. Quel est l’apport de votre personnage ?
Vous savez, il y a deux catégories de films : des films d’images et d’autres de textes. Dans ce cas-là, le premier long-métrage de Noureddine Lakhmari est une fiction d’images. Dans « Le regard », et pas seulement dans le personnage que j’ai interprété, la part de la parole a été à mille lieu de celle de l’image. Le réalisateur a accordé une importance primordiale à l’expression du visage tandis que le texte a été défavorisé par Noureddine Lakhmari.
Dans « Classe 8 », par contre, vous avez joué le personnage central dans ce télé-film de Jamal Belmejdoub. Vous êtes également en train de retravailler ensemble sur un nouveau projet. De quoi s’agit-il ?
Exactement, nous sommes actuellement en phase de répétition pour la réalisation d’un nouveau téléfilm. Pour revenir sur mon expérience avec le réalisateur Jamal Belmejdoub, et précisément dans le téléfilm « Classe 8 », je tiens à dire que le personnage de « M’jid » a nécessité beaucoup de temps pour le développer et bien l’interpréter. D’ailleurs, je me suis forcé à rafraîchir ma mémoire, pour revivre cette vie agitée et tourmentée de ce lycéen et surtout mettre l’accent sur son tempérament. « M’jid » est, en fait, un jeune garçon qu’on trouve dans notre société. C’est un personnage vivant ! Il excelle dans l’école buissonnière, s’habille exactement de la même manière des lycéens de nos jours, rend la vie dure et amère à son professeur…Et, je pense, c’est pour cette raison-là, que le ministère de l’éducation nationale et de la Jeunesse s’intéresse à « Classe 8 ». Le ministère veut le projeter pour les élèves, car il a vu dans le téléfilm un côté pédagogique. Et c’est vrai en plus!
Vous venez d’obtenir une maîtrise dans la communication audiovisuelle dans le très sérieux Institut Fellini, en Italie, et vous avez aussi joué dans des productions italiennes. Quels sont ces films-là ?
J’ai intégré l’Institut Fellini pour suivre des cours de réalisation, et dans l’espoir que, peut-être un jour, je serais un réalisateur. Et ce n’est pas un rêve si loin à atteindre, puisque j’ai commencé, d’ores et déjà, à m’intéresser de très près à l’autre côté de la caméra. Mon baptême du feu cinématographique est prêt, il ne me reste que la phase du montage, et pour cela il faut que je reparte, encore une fois, pour l’Italie. Il s’agit d’«Agitation », un court-métrage de 7 minutes et qui traite de cette injustice sociale qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres. Pour ma participation dans des productions italiennes, je suis le seul Marocain qui a pu avoir des rôles si importants. Il y a, bien sûr, d’autres acteurs marocains, mais ils n’ont pas interprété des rôles centraux. Dans « Les jardins d’Eden », en 1998, j’avais le troisième rôle tandis que dans « Le cheval de Tigre » j’avais le second rôle.
À part « Agitation », avez-vous d’autres projets dans le domaine de la réalisation?
Oui. Il s’agit, une fois de plus, d’un court-métrage qui traite de cette question si brûlante de l’actualité nationale et internationale et qui préoccupe le monde entier : la tolérance dans un monde qui compte parmi ses habitants, des gens de confessions et de croyances diverses. Mon idée est très simple. Elle consiste à mettre dans le même lieu et pour une bonne période un Musulman, un Juif et un Chrétien. Ce trio-là va finir, bon gré mal gré, par cohabiter et vivre ensemble tout en respectant la confession de l’autre.
Vous venez de jouer dans le dernier film de Kamal Kamal, « La Symphonie marocaine ». De quoi parle-t-il ?
Cette production est vraiment grandiose. Elle rassemble, entre autres, Younès Mégri, Majdouline, Khalid Benchegra, Aziz Hattab et Abdellah Amrani. Le film relate l’histoire d’une bande marginalisée de musiciens vivant dans un quartier défavorisé et dangereux. En rencontrant un professeur du Conservatoire de la ville de Casablanca, cette bande d’artistes va devenir un vrai groupe de musiciens. Dans « La Symphonie marocaine », il y avait près de 1000 figurants.

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