Culture

Léon l’Africain, une page de l’histoire du Maroc

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Un rendez-vous hautement intellectuel. Une ambiance très décontractée. Tels ont été les caractéristiques de la table ronde qui s’est tenue mardi 16 décembre à Casablanca, à l’initiative de l’Association pour le 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès, sous le thème «Hassan El Ouazzane El Fassi-Léon l’Africain : homme de renaissance et d’inter-culturalité». Le président de l’association, Saad Kettani, a ouvert le débat par une présentation des activités de son organisme et a affirmé que «le parcours de Hassan El Ouazzane, connu aussi sous le nom de Léon l’Africain, est un choix significatif ».Il a ensuite donné la parole à Abdelmajid Kaddouri, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Ben M’sick, pour animer les débats. L’itinéraire et la vie de Léon l’Africain étaient qualifiés par Oumelbanine Zhiri, professeur à l’Université de San Diego en Californie, d’«exceptionnel et riche, il a traversé l’espace qui sépare les cultures». Houari Touati, professeur à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, a souligné pour sa part que «cette conférence est l’occasion de réfléchir sur notre conscience historique et ainsi fêter l’histoire».
Le débat s’est articulé sur trois axes. Le premier est intitulé « Léon l’Africain -Hassan El Ouazzane: l’homme et l’œuvre». Le deuxième axe fut «L’histoire du Maroc profond dans ses relations avec le monde extérieur à travers l’œuvre de Léon», alors que le troisième a traité de «Fès en mutation profonde du XVe au  début du XVIème siècle, L’impact de Léon et de la description de l’Afrique sur l’Europe conquérante». L’auteur de description géographique est remarquable de par la dualité de sa culture. Hassan pour les musulmans, Léon pour les chrétiens, est «le premier à avoir décrit l’Afrique du Nord aux Européens par leur langue», note Nathalie Zemon Davis, professeur à l’Université Princeton de New Jersey. Les intervenants ont, par ailleurs, tracé le parcours de Hassan El Ouazzane. Ce natif de Grenade a grandi à Fès. Il a fait ses études à l’université de El-Karaouine avant de devenir fkih. Il a beaucoup voyagé à travers le monde, et au Maroc, avant de se faire arrêter par des pirates, à son retour du pèlerinage. Livré au pape Léon X, il fut baptisé après 15 mois de réclusion et reçu le nom de «Léon l’Africain». «Ainsi ce fut pour lui l’occasion de découvrir la renaissance italienne et de s’ouvrir à une nouvelle culture à laquelle il va participer activement. Il réalisera plusieurs manuscrits dont «description d’Afrique» qui le hissera au rang d’homme de la renaissance», ont indiqué les conférenciers. «Il écrit de mémoire, il est une vraie bibliothèque virtuelle, d’ailleurs il s’excuse souvent dans son œuvre d’avoir une mauvaise mémoire. Ce qui est loin d’être vrai, pour preuve, il nous a légué une page d’histoire véritable fenêtre sur le passé», a ajouté M. Touati. Hassan El Ouazzane a permis, le temps d’une conférence, de mettre en exergue des faits saillants de l’histoire du Maroc. Une conférence qui a réuni des intellectuels devant un public très attentif. Le message est passé, le Maroc a une histoire.

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