Culture

Les cendres d’Yves Saint Laurent dispersées à Marrakech

© D.R

Les amis les plus proches d’Yves Saint Laurent ont dispersé, mercredi, les cendres du couturier dans sa roseraie de Marrakech avant de se recueillir devant une stèle à son nom dans son célèbre jardin Majorelle, qu’il avait acquis avec son ami Pierre Bergé en 1981.
«Nous avons dispersé les cendres dans la roseraie de sa maison privée car il y venait beaucoup depuis trente ans et nous avons élevé une stèle à sa mémoire dans le jardin Majorelle, car Yves et moi lui avons redonné vie alors qu’il devait être détruit pour devenir un hôtel», a expliqué à l’AFP M. Bergé très ému. Le matin, 88 personnes avaient atterri à l’aéroport de Marrakech, parmi lesquelles les anciens ministres français de la Culture Renaud Donnedieu de Vabre et Jack Lang, ainsi que la présentatrice française de télévision Claire Chazal, mais surtout beaucoup d’anonymes, des anciens employés ou des infirmiers qui ont soigné le couturier jusqu’à son dernier souffle. Même son chien «Moujik» était présent. Tous se sont rendus aussitôt dans des cars jusqu’à la maison de l’artiste. Là, chacun a pris une poignée de cendres pour la disperser dans la roseraie avant de se diriger à travers la luxuriante verdure pour déposer des roses blanches au pied de la colonne grise dentelée. Sur la base de cette stèle était collée une plaque de marbre blanc avec ces mots : «Yves Saint Laurent» «couturier français», «Oran 1/8/1936 Paris 1/6/2008». «J’ai pensé depuis longtemps que les cimetières à Paris ou ailleurs étaient tristes et désertés. Ici passent 650.000 visiteurs par an. Le nom d’Yves Saint Laurent est tellement attaché au Maroc et au jardin Majorelle que cela allait de soi que nous choisissions ce lieu pour que les gens qui passeront ici aient une pensée pour lui», a ajouté son compagnon Pierre Bergé.
Le couturier, qui est né à Oran en Algérie et est décédé le 1er juin, avait eu le coup de foudre pour Marrakech, il y a quarante ans, alors que la cité rose était encore assoupie et bien avant qu’elle ne devienne à la mode. «Je savais depuis un an qu’il était condamné par un cancer au cerveau et je me suis donc fait à l’idée qu’il allait partir et que j’allais être seul (…) Je viendrai beaucoup ici. J’ai très envie de me recueillir devant cette stèle et dans la roseraie d’à côté», a expliqué M. Bergé. Il a confié qu’il serait «aussi incinéré». Puis «mes cendres seront dispersées à côté des siennes dans cette roseraie, et il y aura une plaque de marbre avec mon nom à côté de la sienne», a-t-il ajouté. «L’idée de Pierre Bergé de déposer les cendres dans ce pays qu’Yves Saint Laurent aimait par dessus tout, dans cette maison belle et magique, est une très belle idée et d’une certaine manière c’est une façon aussi de se réconcilier avec la mort», a déclaré Jack Lang, qui connaissait le couturier depuis trente ans.
Le jardin Majorelle abrite une flore variée. Importée des cinq continents, elle est passée de 135 espèces en 1999, à 350 espèces dont une superbe collection de cactus, de plantes, de palmiers, des bambous et des fougères importés d’Amérique latine et d’Océanie. «J’ai connu Yves Saint Laurent dans les dernières années de sa vie et je l’ai vu dans des circonstances assez personnelles, émouvantes chez lui dans cette maison», a dit Claire Chazal. «J’ai le souvenir d’un dîner qu’il avait donné. On était très peu. Il était encore assez en forme. C’était un moment à la fois un peu triste car il était déjà un peu âgé, mais on sentait encore une étincelle dans l’oeil car il avait beaucoup d’humour et beaucoup de tendresse», a-t-elle ajouté.

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