Culture

les «champions cachés» de l’Allemagne

Autant de PME superperformantes qui font la force de l’économie allemande. Des «champions cachés» de ce type, Hermann Simon, spécialiste du marketing et auteur de plusieurs livres sur le sujet, en a dénombré plus d’un millier, en incluant aussi l’Autriche et la Suisse.  Pour faire partie de cette «élite» des petites et moyennes entreprises (PME), il faut être sur le podium mondial de son domaine, et au minimum leader européen. Il n’est pas rare que ces entreprises dominent entre 70 et 90% de leur marché au niveau international. Le tout en étant discret, à l’exception de marques comme Brita (pour ses carafes filtrantes) et Haribo (pour ses réglisses), et de taille modeste: le chiffre d’affaires dépasse très rarement les 2 milliards d’euros pour les sociétés recensées par M. Simon.  A mille lieues des poids lourds célèbres de l’industrie allemande, BASF, Siemens et autre Daimler. Au-delà des caractéristiques commmunes, les «champions cachés» affichent la plus grande diversité, allant du bouton de vêtement de la Deutsche Knopf-Union, aux orgues, marché dominé par Klais et sa soixantaine d’employés, en passant par les tronçonneuses Stihl.  Un secteur particulièrement représenté est celui des machine-outils, dans lequel l’Allemagne excelle depuis toujours: les «champions» s’appellent G.W. Barth, incontournable quand il s’agit de produire du chocolat, Baader-Gruppe, spécialiste des engins transformant le poisson, ou Hauni, roi de la fabrication de cigarettes.
 Les recettes du succès: «d’un côté viser un marché de niche, de l’autre miser sur la mondialisation», explique à l’AFP M. Simon. Il n’est pas rare que ces sociétés réalisent plus de 80% de leur chiffre d’affaires à l’étranger, et y emploient la majorité de leurs salariés. L’ancien universitaire devenu dirigeant d’une société de conseil, évoque aussi un terrain culturel et historique favorable en Allemagne qu’il compare sans tendresse à la France.
«L’Allemagne a longtemps été un assemblage de petits Etats autonomes, dotés de petites entreprises obligées de dépasser les frontières pour agrandir leur marché. D’où une tendance plus ancienne à l’exportation», commente-t-il.
Alors que la France admire «les géants économiques, comme le montre l’obsession du président Sarkozy pour les champions nationaux. Là où nous avons des hors bords rapides et maniables, les entreprises françaises sont souvent de lourds paquebots», poursuit-il. Enfin, selon lui, «les Français sont culturellement beaucoup moins tournés vers l’étranger que les Allemands.»

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