Culture

Les fables de Lafontaine revisitées

© D.R

Le complexe Touria Sekkat a abrité hier soir un spectacle de danse intitulé « les fables à Lafontaine ». Il s’agit d’une adaptation du recueil éponyme qui a fait la gloire de l’écrivain du 17ème siècle Jean de Lafontaine.
Ces fables ont suscité l’intérêt d’Annie Sellem, directrice de l’Association «La petite fabrique» et qui a eu l’idée de concevoir et de mettre en oeuvre ce projet «Les fables à Lafontaine». Ainsi, Annie Sellem a réuni des chorégraphes de talent et leur a demandé de transposer sous forme de courtes pièces chorégraphiques, une fable de leur choix, parmi les fables de Lafontaine. L’objectif est selon Annie Sellem, «de créer des petites pièces courtes aux esthétiques multiples, allant du hip hop, au classique déhanché». Chaque pièce d’une durée de quinze à vingt minutes peut se donner de façon isolée ou associée à deux ou trois autres.
Les pièces « La C et la F de la F », le « Lion et le Rat » ainsi que «Le chêne et le roseau » ont été présentées au public, sous forme de chorégraphies n’excédant pas 20 minutes. Ce spectacle ne s’adresse pas uniquement aux enfants, il touche tous les publics. Il enchante autant les grands et les petits. Les fables de Lafontaine ont en effet, cette particularité de pouvoir s’adresser à un public large. Ces fables traduisent une morale et servent à transmettre des valeurs. Ils possédent une dimension universelle et morale. Sous forme d’adaptation, ces fables ont été ici dansées. Le texte est presque absent du spectacle. Il faut deviner. C’est là le secret des fables qui sont remplis d’insinuations. Chaque fable transmet un message qui induit toujours.
Les trois pièces présentées au complexe Touria Sekkat regroupent des techniques différentes. La C et la F de la F mises en scène par le chorégraphe Herman Diephuis et interprétées par Clémence Gallliard dans le rôle de la fourmi et David Monceau dans le rôle de la cigale, ont adopté le chant comme élément fédérateur de la pièce. Le sens premier de cette fable a été conservé, cependant, comme toute adaptation, le chorégraphe apporte sa touche d’originalité en imaginant à sa façon cette fable. Les costumes, ainsi que la scénographie ont été étudiés dans ce sens. Une manière de ne pas s’éloigner de l’essence du texte. Selon David Monceau, l’interprète de la fourmi : « le but n’est pas d’être fidèle au texte original car ce n’est pas une pièce de théâtre, c’est un spectacle de danse, le chorégraphe a le droit d’innover et c’est ça qui fait la beauté d’une adaptation. Si c’est la même chose ce n’est pas intéressant ».
La deuxième pièce « Le lion et le rat » mise en scène par Dominique Boivin, et interprétée par Christine Corday et Olivier Dubois, a pour credo: « on a toujours besoin d’un plus petit que soi ». Ces deux chorégraphies citées sont contemporaines, alors que la dernière pièce : Le chêne et le Roseau » mise en scène par Mourad Merzouki est totalement hip hop.
C’est un genre de plus en plus utilisé dans les chorégraphies. La danse est réfléchie. Le chêne est le système rigide qui produit l’exclusion et le roseau une culture plus mouvante, malléable. Ici, un troisième personnage est ajouté à la pièce celui du vent qui initialement n’existe pas, il est intégré pour des raisons artistiques et techniques. Une des créations du chorégraphe.
En somme, les fables à Lafontaine présentées au complexe Toutia Sekkat ont renoué avec cette oeuvre du 17ème siècle. Une oeuvre qui, avec le temps, est devenue universelle.

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