Culture

Les livres de la semaine

« Le tourisme marocain, l’éternel espoir », analyse d’un secteur vital
« La radioscopie de l’échec du tourisme marocain des quatre dernières décennies est un passage obligé pour l’analyse et l’appréhension des voies et des moyens du décollage de ce secteur.
C’est un exercice facile qui ne doit pas être porteur théoriquement d’émotions excessives, puisqu’il vise à dire le faits, rien que les faits. Personnellement, il me dérange, car le rappel des années 1970/2000, m’interpelle : j’ai été souvent le témoin impuissant d’une période du tourisme au Maroc, caractérisée par l’hésitation et le doute.»
Plus qu’un constat et loin d’un recueil de mémoires, « Le tourisme marocain, l’éternel espoir » a le mérite d’avoir passé le tourisme marocain au peigne fin. Cela s’apparente à une image à résonance magnétique, qui met à nu tous les aspects du sujet et à laquelle rien n’échappe, même pas l’infime particule.
Abdelhadi Alami remonte à la source et serpente à travers les diverses étapes traversées par ce secteur qui, comme le rappelle-t-il pertinemment, fait office d’une activité n’ayant jamais connu de dépression profonde et durable et qui a constamment su sortir des périodes de turbulence en bien meilleur état qu’elle n’y était entrée.
« Quelle est l’activité internationale rentable, créatrice d’emplois, génératrice de devises, favorisant le développement économique régional et qui, de surcroît, est un instrument d’ouverture et de communication remarquable ? », souligne l’auteur en guise d’introduction à cette analyse riche, aussi bien en données qu’en suggestions. Les chiffres, qu’ils représentent des montants, des pourcentages ou des années, sont présents à tout bout de champs pour mieux étayer ce diagnostic. « Vingt-sept ministres ! Tel est le chiffre des membres du gouvernement qui se sont succédés – et dont certains à eux-mêmes quelquefois – à la tête du Département du Tourisme depuis le premier cabinet de l’Indépendance, dirigé par Bekkai, le 7 décembre 1955. En près d’un demi-siècle, c’est une véritable galerie de portraits bien contrastés que l’on peut y relever. Lequel d’entre eux a véritablement laissé sa marque dans ce secteur ? »
À travers « Le tourisme marocain, l’éternel espoir », Abdelhadi Alami aspire à ce que son analyse figure parmi celles, complètes et objectives, qui arriveront à combler le vide notoire en la matière. L’optique étant de susciter un débat de fond à même d’inciter l’implication de tout Marocains.
« Il aura fallu attendre l’Accord-Cadre de janvier 2001 pour que le Maroc se décide à sortir d’une culture qui ne pouvait que générer l’échec pour s’engager dans une posture d’avenir.
C’en est fini, semble-t-il, des velléités de l’esprit, des complaisances de toutes sortes, des éloges complices, des modes d’organisation et des politiques inconséquentes que tant de ministres et de gouvernements ont adoptés et gérés. »
Inspecteur des Finances de la première heure, Abdelhadi Alami est l’un des pionniers de l’hôtellerie et du tourisme marocains. Le Palais des Congrès de Marrakech est une imposante trace, indélébile, qu’il a laissée dans la Cité Ocre.
« La force du dialogue », de la communication entre humains
Comme son nom l’indique, « La force du dialogue » ne parle que de ça. Les moyens de communication, de nos jours, aussi développés soient-ils, ne sont ni exploités ni appréhendés à leur juste valeur, à même de favoriser le dialogue et de fraterniser les relations entre humains.
« Cela ne semble pas acquis : la multiplication des échanges multiplie, du même coup, les malentendus, les dialogues de sourds, et on voit surgir, un peu partout, des conflits ethniques, politiques ou religieux. Conflits qui trop souvent dégénèrent en guerre, et contribuent à banaliser la violence. », ainsi entame Jacques Levrat son livre sur le dialogue et son impact sur les rapports inter-humains.
Juste après le prologue, « La force du dialogue » vous fera parcourir un fort agréable florilège de citations, émanant d’éminentes personnes et rivalisant de sens et de sagesse. Entre Nietzsche, Al-Ma’arri, Martin Luther King et bien d’autres, on restera songeur devant la bribe de l’un ou de l’autre.
Jacques Levrat nous livrera par la suite une réflexion sur l’Homme, son désir de vivre et son angoisse, ainsi que la violence qui fait partie intégrante des relations humaines.
« Tous aux abris : Mike, l’arme de dérision massive ! »
« L’image est dans toutes les mémoires. Michael Moore pointait un doigt accusateur et lançait : ‘Honte à vous, Mr Bush !’ C’était au festival de Cannes de 2003, après le déclenchement de la guerre en Irak. Aujourd’hui, George W., le Bandit-en-Chef (avec lui, sa clique de millionnaires), est toujours là. Pire, il prépare sa réélection au poste de Commandant en Chef de la Mère Patrie en 2004 ! Il n’en fallait pas plus à Mike pour repartir au front et TOUT faire pour que le cauchemar s’arrête.
Dans ce nouveau livre, aussi drôle et provocateur que les précédents, Mike est l’Arme de Dérision Massive (il a quand même perdu vingt kilos en quelques mois en cessant de manger… des produits sans sucre), il s’attaque aux mensonges et à la propagande dont son pays est victime depuis le 11 septembre, notamment sur les armes de Saddam. Il révèle les petits secrets du roi George du pétrole irakien et ses petites combines avec ses copains saoudiens. »
Michael Moore est journaliste, scénariste, acteur, producteur et réalisateur pour la télévision et le cinéma.
« Al Mahahil » : l’expérience de la réforme au Maroc
Le dernier numéro du magazine Al Manahil du ministère de la Culture a été consacré à « l’expérience de la réforme au Maroc ». « Ce numéro double (69 et 70) s’articule autour de la question de la réforme et de l’expérience marocaine en la matière », souligne le professeur Ahmed El Yabouri, directeur responsable du magazine Al Manahil.
Selon lui, les différents historiens et chercheurs universitaires, qui ont participé à la confection de ce numéro, ont montré que si la réforme est définie comme une « prise de conscience, une tendance vers le changement, le Maroc a, dans ce cas, amorcé depuis le Moyen-âge des réformes dans des domaines divers, notamment politique, administratif et économique ». Toutefois, poursuit le professeur El Yabouri, « l’expérience marocaine n’a jamais dépassé le seuil qui permet de profondes transformations susceptibles d’être considérées comme une coupure historique entre deux période différentes », à savoir l’avant et l’après réforme.
En fait, que ce soit aux temps anciens, à l’époque des Almoravides, des Saâdiyines ou des Almohades par exemple, jusqu’aux temps modernes, « on constate des changements superficiels, jamais de profondes transformations qui peuvent mener vers une réelle évolution des moeurs sociales, politiques et intellectuelles », martèle le professeur El Yabouri. Et de conclure que ce constat « mène vers une idée de retour éternel du temps, en ce qui concerne l’histoire de la réforme au Maroc ». Est-ce une crise, un vide, un creux ?
C’est la question à laquelle le dernier numéro d’Al Manahil tente de répondre. Parmi les auteurs ayant participé à ce numéro, figurent Mohamed El Kabli, professeur-chercheur à l’université Mohammed V de Rabat et son collègue Feu Mohamed Hajji, décédé en janvier 2003. Sans oublier les professeurs Abdelmjid Benjelloun (Rabat), Hamid Solbi (Marrakech), Abdeljalil Halim (Fès), Ahmed El Ouarit (El Jadida), Othmne Acheqra (Tétouan) et Abdessalam Himer (Meknès).
Le magazine compte également des études et des textes historiques fort intéressants, notamment un manuscrit sur la réforme de l’armée marocaine dans le XIXe siècle, ainsi que les travaux de Sidi Mohamed Ben Abdellah.

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