Le festival des musiques sacrées de Fès grandit au fil des ans. Pour sa douzième édition, cet événement subit plusieurs changements. C’est du moins ce qui a été déclaré par le directeur de ce festival Faouzi Skalli, lors de la conférence de presse mardi 25 avril à Casablanca. En tête des changements : la prise en charge par la fondation Esprit de Fès du festival des musiques sacrées. Cette fondation a été créée en septembre 2005, selon Faouzi Skalli, dans le but de créer d’autres évènements dans un cadre professionnel.
«Cette fondation à but non lucratif nous permettra d’organiser d’autres manifestations tout au long de l’année», explique le directeur du festival. C’est ainsi que cette fondation composée d’un conseil d’administration et gérée de manière autonome, a remplacé l’association Fès Saiss, l’ancienne institution organisatrice de l’événement..
«Le festival prend de plus en plus d’ampleur et nous étions obligés de créer une fondation pour s’en charger avec une équipe plus élargie qui travaillerait tout au long de l’année», défend Faouzi Skalli. La fondation esprit de Fès est dotée d’un budget annuel de 13 millions DH dont cinq millions sont offerts par l’Office national marocain du tourisme. Après la fin du festival de Fès, les organisateurs bénéficient de deux millions et demi de dirhams des rentrées d’argent annuelles. Selon le président du festival et wali du Grand Casablanca Mohamed Kabbaj, «Les musiques sacrées est parmi les rares festivals au Maroc qui ont des rentrées d’argent». En vérité, le passage au statut de fondation reste peu clair dans l’esprit de beaucoup de gens. Il faut peut-être faire preuve de davantage de pédagogie pour expliquer la philosophie et la finalité d’un tel changement.
Autre changement cette année, la désignation d’un nouveau directeur artistique en tête de la programmation des musiques sacrées. Il s’agit de Chérif Khaznadar qui n’est autre que l’ancien directeur artistique de «Mawazine rythmes du monde». Ce franco-libanais vient ainsi remplacer Gérard Kurdjian un français d’origine arménienne. En tête d’affiche du plateau artistique de l’édition 2006 du festival figurent entre autres Enrico Macias, Lotfi Bouchnak et Salif Keita. Dans la liste des orchestres de chants spirituels on peut citer William Christie et les arts florissants de France, Hassan Haffar et Omar Sermini de Syrie. La région d’Asie sera, elle aussi, l’invitée de marque de cette édition. Il y aura en effet la présence de la chanteuse du Tibet Yungchen Lhamo ainsi que le groupe Aygun Baylar qui vont interpréter des chants mystiques d’Azebaïdjan. Autre artiste de marque, le tunisien Saber Rubai. Il interprétera des chants dans le répertoire religieux. Cette programmation sera dispersée dans plusieurs espaces de la ville dont Bab Al Makina, Bab Boujloud, Volubilis, Musée Batha, Dar Tazi et enfin Riad Shéhérazade. Le festival des musiques sacrées comporte trois festivals ; le programme officiel à Bab El Makina, le festival dans la ville à Bab Boujloud et enfin les rencontres de Fès qui se déroulent au Musée Batha. Les organisateurs consacrent un budget pour chacune des programmations. La plus grosse somme, huit millions DH, est destinée au programme officiel.
Programme du 2 au 10 juin
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