Culture

Les parents américains tentent d’apprivoiser Facebook

Paniqués à l’idée de voir leurs enfants étaler leur vie entière sur Facebook, des parents américains tentent d’apprivoiser le réseau social au travers d’associations qui leur recommandent de garder un œil discret sur leur rejetons.
«Ne paniquez pas, les parents n’ont pas à avoir peur de Facebook», certifie Parry Aftab, qui a fondé WiredSafety.org en 1995 pour informer les parents des risques des nouvelles technologies. «Si vos enfants ont une bonne hygiène numérique, de bonnes valeurs et confiance en eux, tout ira bien», dit-elle. A la prestigieuse université californienne de Stanford, BJ Fogg, directeur du Persuasive Technology Lab, a ouvert une classe pour les parents qui veulent mieux comprendre Facebook. Selon lui, les parents qui ont suivi son cours ont changé d’avis sur le réseau social. D’abord inquiets que leurs enfants ne compromettent leur avenir en dévoilant des détails trop personnels, ils se sont rendu compte que Facebook pouvait être une chance de se connecter au reste du monde. En principe, les moins de 13 ans ne sont pas autorisés à s’inscrire sur Facebook et les mineurs de plus de 13 ans sont encouragés à obtenir l’autorisation de leurs parents pour envoyer des informations les concernant. C’est en tout cas la politique officielle de l’entreprise de Palo Alto. Mais en pratique, les moins de 13 ans représentent une proportion difficile à quantifier des 350 millions de membres que compte aujourd’hui Facebook. Ils utilisent le réseau aussi bien pour discuter avec les amis qu’ils voient tous les jours que pour rencontrer des inconnus. Maile Field a deux garçons de 12 et 14 ans. «Nous avons regardé les conditions de protection de la vie privée ensemble et j’ai jugé qu’elles étaient suffisantes», raconte cette Californienne.
«Ils peuvent discuter avec leurs cousins qui sont loin, avec des amis qui ont déménagé, avec des étudiants étrangers qui ont vécu chez nous. Facebook leur ouvre le monde», continue cette mère qui est «ami» avec ses enfants sur Facebook, ce qui est pour elle une preuve de confiance. Parry Aftab considère que le danger principal est le «harcèlement» informatique. «Parmi 40.000 collégiens à qui nous avons posé la question, 85% disent qu’ils ont été victimes de cyber-harcèlement au moins une fois, comme le vol de leur mot de passe ou la mise en ligne de photos gênantes». Un autre problème est de rompre sur Facebook en changeant son statut de «En Couple» à «Célibataire», observe Parry Aftab. «Les ados ne se rendent pas compte des ramifications émotionnelles». Elle conseille aux parents de demander à voir la page Facebook de leurs enfants. «Ils nettoieront leur page. Mais acceptez le fait qu’il y aura des gros mots. Par la suite, demandez à avoir accès à leur page sans avertissement ou à être leur ‘‘ami‘‘.» Récemment, Parry Aftab a lancé un groupe, les «CyberMoms» dont l’objectif est d’aider les parents à protéger leurs enfants. Le site pour parents Babble vient de lancer une application grâce à laquelle ces derniers peuvent créer des groupes autour d’une école ou d’une équipe de sport. «Connected with Kids» leur permet de partager des photos ou des commentaires entre membres du groupe. Un groupe baptisé «Cool parents who have Facebooks» compte près de 100.000 membres.
En visite en septembre dans un lycée proche de Washington, le président Barack Obama avait incité les élèves à la prudence: «je voudrais que vous fassiez attention à ce que vous postez sur Facebook parce qu’à l’époque de YouTube, quoi que vous fassiez, on vous le ressortira à un moment ou un autre de votre vie».

Isabelle Boucq (AFP)

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