Culture

Liban : Les artistes font entendre leurs voix

«Le monde arabe est en deuil, les artistes doivent réagir»
Je suis personnellement affectée par ce qui se passe au Liban. Je suis revenue de ce pays le 9 juillet juste avant le déclenchement de la guerre. J’ai laissé le pays du cèdre dans toute sa magnificence, le peuple nageait en plein bonheur. Tout allait bien sur plusieurs plans, économique, culturel…
Lorsque la guerre a éclaté et que j’ai suivi les événements à travers les médias, j’étais profondément attristée. Comme réaction à cette agression, je joins ma voix à celles de plusieurs artistes qui ont annulé la rencontre de la musique arabe au Caire qui devrait se passer durant ce mois d’août. Nous sommes en deuil. La moindre des choses est donc d’annuler «tout air de fête». Cependant, cela ne signifie pas qu’il faut rester les bras croisés. Nous pouvons chanter sans joie de vivre en transmettant nos messages.

«Je n’annule pas mon concert»
Lors du Festival de Rabat, on avait prévu d’organiser une soirée grandiose avec un orchestre de «Melhoun». Je devais moi-même chanter lors de ce spectacle, mais finalement, les organisateurs du festival ont décidé d’annuler toutes les festivités et de ne garder que les manifestations relatives au cinéma et au théâtre. Mais personnellement, je suis contre l’absence totale de l’artiste lorsqu’il y a ce genre de crise. Il faut au contraire continuer à travailler, marquer sa présence et se montrer solidaire. La voix de l’artiste peut être beaucoup plus retentissante que celle de n’importe qui d’autre. Les musiciens, artistes-peintres, cinéastes doivent montrer davantage la force de leur engagement. Je suis, par ailleurs, très fière de la position du comédien égyptien Hussein Fahmi.
Celui-ci s’a démissionné de son poste d’ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, après ce qui s’est passé au Liban. En ce qui me concerne, je n’ai pas annulé mon concert. Mercredi 2 août, nous avons animé une soirée  de Melhoun à Nouzhat Hassan à Rabat en transmettant notre élan de solidarité avec le peuple palestinien. C’est une façon aussi de  montrer notre indignation.

«Ce n’est pas le moment de faire la fête»
A mon avis, il faut annuler tous les concerts et les manifestions de joie et de fête en ces temps tristes. Des civils meurent au Liban, ce n’est pas le moment pour faire la fête. Sinon, au cas où l’on voudrait animer des concerts, il faut que les chansons aient un rapport avec le malheur qui s’est abattu sur le pays du cèdre. 

«Il faut chanter encore plus fort»
Notre groupe, les Midnight Shem’s n’a rien prévu pour l’instant dans son programme. Mais au cas où l’on ferait appel à nous pour animer des concerts, malgré ce qui se passe au Liban, nous allons faire entendre notre voix. Nos chansons a «capella» sont engagées. Nous allons revendiquer la paix au Liban et en Palestine. Puisque notre style de musique le permet, nous allons scander des slogans pour la libération des peuples de la région. Les artistes doivent montrer leur solidarité au Liban. 

«Annuler les spectacles n’est pas une bonne idée»
En tant que président de la Coalition marocaine des arts et de la culture, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’annuler les festivals et les autres évènements culturels. Par contre, l’idée de dédier le festival en entier au Liban en collectant des fonds pour le peuple libanais est une bonne solution.
C’est le cas par exemple du Festival de Volubilis organisé par le ministère de la Culture et qui a lieu du 3 au 8 août. Un autre événement: «le Festival de Jebila» cette fois ci en Algérie a pensé au même concept. Il faut maintenir les festivals à condition que ce soit un moyen pour rendre hommage au peuple libanais en lui apportant des aides concrètes.

«Les concerts peuvent servir pour se montrer solidaires»
J’allais participer au Festival de Rabat mais lorsque les organisateurs ont décidé d’annuler les spectacles de musique, mon concert, par conséquent, n’aura pas lieu. Je pense que les concerts peuvent être utilisés pour passer des messages. Nous devons dédier ce genre d’événement au peuple libanais. C’est une manière pour partager la souffrance des citoyens libanais. Dans ce sens, une idée me paraît intéressante, celle de dire un mot avant et après le concert pour exprimer notre indignation.
 

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